Grâce à son parcours culinaire et à ses nombreux voyages, Julie Andrieu a pu acquérir des connaissances qui lui ont permis de lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire. Aujourd’hui, l’experte culinaire s’associe à HelloFresh pour faire entendre sa voix sur le sujet et nous inciter à faire de même.
Nous sommes allés à sa rencontre afin qu’elle nous livre ses astuces et recettes pour cuisiner de façon gourmande mais responsable.
Pourquoi avoir décidé de collaborer avec HelloFresh et devenir ainsi ambassadrice pour lutter contre le gaspillage alimentaire ?
Quand on fait de la cuisine comme moi depuis maintenant plus de 25 ans, ça parait évident d’essayer de limiter le gaspillage alimentaire qui est un vrai problème de société. Cette question est d’ailleurs de plus en plus importante. Je me dis que si je peux apporter ma pierre à l’édifice côté cuisine, je ne serai pas complètement inutile. Grâce à mes connaissances culinaires et à la médiatisation, j’ai la possibilité peut-être de faire entendre plus facilement ma voix et porter un message sur le sujet au mieux.
En quoi consiste cette collaboration ? Quel est l’objectif ?
Communiquer sur le gaspillage alimentaire, donner des conseils pour le limiter et promouvoir ses box. Il s’agit en fait de box prêtes à cuisiner, qui sont pré-dosées au gramme près pour réaliser un plat. L’avantage, c’est qu’on est sûr de ne pas se râter. Avant de m’associer, j’ai pu tester plusieurs box et j’ai trouvé que c’était vraiment bon, que les ingrédients étaient de qualité et surtout que la recette marchait. La promesse est tenue. Tout cela contribue à lutter contre le gaspillage alimentaire et j’ai trouvé que c’était une démarche intéressante. J’ai donc voulu participer à cette aventure et m’associer à ce cercle vertueux qui incite les gens à cuisiner de la bonne façon.
Comment les Français peuvent-ils réduire le gaspillage tout en faisant des économies ?
Il est important déjà de ne pas forcément céder à la tentation des packs qui proposent des promotions. Même si cela est tentant, il faut bien réfléchir avant les achats en fonction de sa consommation. Si on peut faire les courses fréquemment au lieu de faire un gros plein d’un coup, c’est mieux pour éviter d’entasser de la nourriture.
La conservation joue également un rôle. Dans le réfrigérateur, il est, par exemple, important de mettre en évidence les produits avec une date de péremption proche. Faire attention aussi lors des achats, à privilégier des produits avec des dates de péremption plutôt longues. Il est important également d’ apprendre à cuisiner la totalité des produits. Avec ces petits détails, on voit la différence. Ce n’est finalement pas si compliqué de mettre cela en place et surtout c’est essentiel.
En moyenne et par foyer, plus de 800 euros de denrées alimentaires finissent à la poubelle chaque année. Comment gérer et conserver au mieux les aliments pour éviter cela ?
Moi j’utilise beaucoup le congélateur avec presque tout, sauf à la limite la salade verte. Je congèle mes fromages mais aussi beaucoup de légumes comme les tomates. On peut les congeler tel quel dans le congélateur et en profiter 6 mois plus tard en hiver, c’est un vrai bonheur. Sinon pour la conservation, on peut se tourner vers la stérilisation qui n’est pas si compliquée. On a également la possibilité de faire sécher les fruits et les légumes.
Autre point essentiel, c’est de ne pas se limiter aux dates de péremption. Le lait, les yaourts, même si la date est passée : ce n’est pas grave. Je me fie à mon instinct, mon odorat et mon goût.
On peut dire qu’il faut réapprendre à penser ses repas et sa façon de consommer la nourriture ?
Oui, c’est une rééducation. Il est vrai qu’on a eu l’habitude d’avoir accès à une alimentation assez continue. C’était un signe de prospérité et de bonne santé de notre société. Aujourd’hui, c’est le contraire. On se rend compte que cette surconsommation entraîne un gaspillage, ce qui serait plutôt un signe de faiblesse de notre société. C’est là où il faut prendre les choses à l’envers. J’ai un exemple qui est assez parlant. J’étais chez France 5, il y a quelques années, dans la baie d'Halong au Vietnam. J’étais avec un pêcheur qui me demandait de cuisiner le poisson à ma façon. Je lève donc les filets et ils se sont mis à rigoler et m'ont dit que ceux-ci ne les intéressaient pas tellement et que pour eux le plus savoureux c'était la tripe, les arêtes et la tête. Avec le tout, ils faisaient des bouillons et des soupes incroyables.
C’est là que j’ai compris qu’il fallait qu’on revoie notre façon de cuisinier et de préparer les produits car évidemment tout se consomme mais c’est juste une question de culture.
Les meilleures recettes et idées anti-gaspillage de Julie Andrieu
Pâtes : Les pâtes font partie des aliments avec lesquelles on peut mettre à peu près ce qu’on veut et qu’on a sous la main, des produits de saison, c'est très facile. On peut faire des pâtes végétariennes, ou avec de la viande, ou du poisson… C’est comme le riz ou l'omelette qui sont des plats de base, bon marché et qui permettent d'accommoder très facilement les restes. Généralement cela plait à tout le monde, c’est donc la bonne alternative.
Soupe : Les soupes également sont une bonne idée pour utiliser les légumes un peu flétris. Ce sont des recettes sur lesquelles on peut s’appuyer quand on veut limiter le gaspillage alimentaire.
Poulet : Je n’ai pas de recette, mais une astuce que je peux donner. Quand vous faites du poulet rôti le dimanche, ne jetez pas la carcasse. Moi je fais avec un bouillon que je vais congeler ensuite et verser dans des petits moules à glaçons. Comme cela, j’aurais mes cubes de bouillon maison. C’est une idée de base, très simple mais que tout le monde ne pense pas à faire.
Pain : Autrefois, moi qui ai beaucoup voyagé pour les “Carnets de Julie”, dans les régions et milieux ruraux, on ne jetait jamais le pain même s’il était dur. C’est trop précieux. On le trempe donc dans l’eau ou dans le lait et on le réutilise dans une farce, dans un pudding, dans un gâteau.
Poireau : Pareil pour le poireau. Tout se mange dans ce légume. Généralement ,on coupe les radicelles, la tête, le vert et finalement on perd 50% du légume pour ne garder que le blanc alors que tout est utilisable. Les petites racines, on peut les faire frire, le vert on peut aussi l’utiliser en bouillon. J’ai rencontré un chef qui mixait ce vert du poireau avec de l’huile et qui pressait ensuite le tout pour en faire une huile de poireau très parfumée.
Radis : J’ai fait pousser des radis il y a quelque temps dans mon jardin. Je me suis retrouvée d’un coup avec une grosse quantité. J’ai donc décidé de les cuisiner. J’ai fait une soupe avec les fanes et avec les radis, je les ai hachés au robot. Puis, je les ai mélangés à du beurre salé et j’ai fait des sortes de petites dosettes que j’ai mises au congélateur. Maintenant dès que j’ai des copains qui viennent à la maison, je sors mon beurre de radis que je n’ai plus qu’à tartiner sur du pain.
Poisson : Pour le poisson, les Japonais mangent les arêtes en les faisant frire et les dégustent ainsi comme des chips.
Pomme de terre : Pour les épluchures de pommes de terre, on se demande comment les utiliser. Les Canadiens eux, essayent de faire des épluchures bio assez larges et ensuite ils les font frire. C’est absolument délicieux et d’autant plus que les nutriments se trouvent essentiellement dans la peau.
Carottes : Les fanes de carottes, on peut les utiliser en salade. Au Maroc, ils préparent les fanes de carottes et les mettent sur la semoule. Ils les hachent avant et vont faire avec une sorte de taboulé.