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Alors qu'il y a quelques semaines, les consommateurs s'inquiétaient de voir les rayons oeufs clairsemés dans les supermarchés, voici qu'il pourrait se passer la même chose avec les fromages de chèvre, la faute à une production de lait de chèvre en baisse constante depuis trois ans. Si le secrétaire général de la Fédération nationale des éleveurs de chèvres se refuse à parler de pénurie, il tire néanmoins la sonnette d'alarme.
Une année 2024 trop pluvieuse
Contrairement à la production d’œufs qui, malgré sa bonne santé, s'est retrouvée en difficulté face à une demande sans cesse en hausse, la production de lait de chèvre elle, a chuté drastiquement ces dernières années. En 2024, la collecte s'est fixée aux environs de 500 millions de litres, soit une baisse 10 % sur trois ans. Interrogé au micro de RTL, Sylvain Boiron, explique qu'il y a deux explications à cela, l'une conjoncturelle et l'autre structurelle. "Conjoncturelle, parce qu'on vient de passer une année et demie catastrophique d'un point de vue climatique, donc on a des mauvaises récoltes de fourrage" explique ce représentant au niveau national des éleveurs de chèvres. 2024 ayant été une année très pluvieuse, le foin, principale source d'alimentation des chèvres, s'en ai trouvé de moins bonne qualité. Mais la mauvaise météo n'est pas la seule cause de la baisse de production.
Le veillissement des éleveurs
"Il y a aussi une cause plus structurelle qui est liée à un manque d'attractivité de nos métiers d'élevage" ajoute-t-il au micro de la station. En effet, en plus du mauvais temps, s'ajoute la démographie de plus en plus vieillissante des éleveurs. "Aujourd'hui, on a toujours autant de gens qui arrêtent le métier régulièrement, mais on a moins de gens qui s'installent", poursuit-il. Si l'on peut difficilement avoir la main mise sur la météo, il est néanmoins possible de stopper l'hémorragie de la filière en incitant davantage de jeunes éleveurs à remplacer ceux qui partent à la retraite. Comment ? En leur assurant une meilleure rémunération. Cela signifie logiquement d'en passer par une hausse des prix. D'après France Info, "les consommateurs se disent prêts à s'adapter, quitte à faire des efforts au niveau du prix". A moins que vous n'envisagiez une reconversion dans la filière ?