Depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, des dissensus se font ressentir entre les gouvernements Français et Britannique. Sur le papier, la sortie de l’Union européenne ne devait pas avoir d’impact sur les pêcheurs français qui avaient l’habitude de pêcher dans les eaux britanniques. Mais ça, c’est en théorie. Car dans la pratique, les pêcheurs français doivent prouver qu’ils pêchaient dans des zones-là avant le Brexit et ce n'est pas une mince affaire.
1 bateau sur 2 n'a plus sa licence de pêche pour les eaux britanniques
C’est bien là tout le problème : aucun accord n'a été établi sur la façon dont ils devaient, ou pouvaient, justifier cela. Sauf que c’est sur cette justification que repose leur autorisation à pêcher dans les eaux britanniques, particulièrement dans la mer du nord et autour de l’île de Jersey. Selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, il manquait “quasiment 50% des licences auxquelles nous avons droit" le 27 octobre.
Ca change quoi pour le consommateur à l’approche de Noël ?
En plus de problèmes d’acheminement et de transports depuis le Royaume-Uni, la France pourrait bien prendre des mesures de rétorsion à l’égard des chargements britanniques. En bloquant l’arrivée de ces produits, ce serait moins d’offre pour une demande qui, elle, ne diminue pas, bien au contraire. A terme, les prix des coquilles Saint-Jacques, bulots et lottes largement pêchés dans les eaux britanniques risqueraient d’augmenter si ce scénario catastrophe venait à se réaliser.
La hausse des prix n'est pas à l'ordre du jour
Mais on n’en est pas encore là, et pour l’instant rien ne laisse présager une montée des prix des poissons.
“Pour l’instant, les désaccords entre la France et le Royaume-Uni n’ont pas d’impact pour les consommateurs. Et si une mesure de rétention était mise en place, les pêcheurs français n'augmenteraient pas forcément et drastiquement leur prix” rassure Emilie Gélard, responsable des relations institutionnelles au comité national des pêches. “Au pire, la seule incidence que cela aura pour les consommateurs, c’est de manger des Saint-Jacques françaises au lieu des Saint-Jacques originaire d’outre manche”.
Les ruptures de stock chez le poissonnier, ce n'est pas pour tout de suite
Pour l’heure, les poissons britanniques sont bel et bien vendus sur nos étals, au même titre que les produits de la mer issus d’orignies diverses. Et pour preuve, on peut lire dans le rapport de FranceAgrimer du premier semestre 2021 que “les importations françaises de produits aquatiques en provenance du Royaume-Uni augmentent de 25% par rapport à 2019”. Dans le détail, les importations de certains produits de la mer comme le saumon ou les coquilles, ont doublé par rapport à l’an dernier. Cela s’explique notamment par une baisse de prix importante des produits britanniques importés.
Affaire à suivre...
FranceAgrimer affirme que “Les nouvelles mesures techniques, mises en place par le Royaume-Uni depuis le 5 septembre dernier [...] auraient déjà un impact sur le niveau des captures des bateaux hauturiers qui pêchent dans les zones de Mer Celtique et Manche ouest et des répercussions sur l’amont et l’aval de la filière (même s’il est encore trop tôt pour dresser un bilan).” Trop tôt pour comprendre les effets du côté des pêcheurs, mais aussi pour “voir une quelconque incidence pour les consommateurs” insiste la membre du comité national des pêches.