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"C’est du jamais vu " : le gagnant de “Ma recette est la meilleure de France” nous partage les secrets de sa tarte !

Vendredi 4 octobre, le verdict est tombé.  C’est Jean-Philippe, directeur artiste de 53 ans venu de Bordeaux, qui remporte le concours de l’émission « Ma recette est la meilleure de France » avec sa “Mozzarellarte”. La rédaction de 750g a eu la chance de l’interroger sur son parcours et sur sa tarte gagnante. On vous en dit plus.

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©Patrick ROBERT/M6

“C’était dur de tenir sa langue, on a envie que tout le monde le sache” nous confie Jean-Philippe, grand gagnant de l’émission “Ma recette est la meilleure de France”. Hier, vendredi 4 octobre, après plusieurs semaines de concours à sillonner l'hexagone dans l’espoir de trouver la préparation qui fera l'unanimité, le verdict est tombé.

C’est finalement la Mozzarellarte, la tarte tomate/mozzarella de Jean-Philippe, qui a remporté le titre. Pour l'occasion, nous avons eu la chance de nous entretenir avec l’heureux vainqueur, un vrai passionné qui a la cuisine ancrée dans son ADN, c’est certain. Rencontre.

La pâtisserie dans les gênes

©Patrick ROBERT/M6

Si pour Jean-Philippe le simple fait de participer à ce concours amateur était déjà une victoire en soi, les choses auraient pu être totalement différentes. La veille de la demi-finale, il se blesse : “Je me suis retourné le pouce et j’ai failli déclarer forfait” nous explique le gagnant. Après un rendez-vous chez le médecin, une attelle et un repos de deux semaines, l’heure de la finale a sonné. Pas question de se laisser déstabiliser par cette blessure. Sa détermination prend le dessus.

C’est la dernière ligne droite. Pas question d’abandonner. Pour la dernière fois du concours, il réalise sa fameuse tarte à la tomate et mozzarella. Son objectif ? Convaincre une nouvelle fois le jury ainsi que Jean-François Feuillette, gérant de la chaine de boulangeries éponyme où sera commercialisée sa tarte.

Après environ 1h30 d'épreuve, c’est finalement sa recette qui remporte le titre de Meilleure Recette de France. Une belle victoire que l'on peut presque percevoir comme un rendez-vous avec son destin.

Fils de boulanger- pâtissier, Jean-Philippe n’a pas voulu reprendre la suite de ses parents : “ce n’était pas un métier qui m'attirait fortement. Je ne voyais pas mes parents, c’était beaucoup de boulot. Je passais tous mes week-ends à les aider”. Son père a vendu ses 3 boutiques à Orléans et Jean-Philippe lui s'est orienté vers une école d’art avant de travailler dans une boite de pub de 1996 à 2009. “J'ai ensuite monté mon agence de pub et en 2017, je suis rentré dans le groupe où je suis actuellement. Je travaille sur les projets immobiliers de restauration”. Finalement, des années plus tard, malgré son souhait de se détacher du monde culinaire, ce dernier le rattrape. Dans son métier de directeur artistique, la cuisine fait partie de son quotidien : “Je travaille pour des grands chefs comme Michel Portos qui a deux étoiles. Je suis en train de créer sa chaîne YouTube. Je filme les recettes et on les mets sur ses réseaux et on fait la promo de son restaurant”.

Dans les cuisines des plus grands chefs

Outre son travail, Jean-Philippe allie sa passion pour la cuisine avec son goût pour le dessin, ce qui lui permet de se faire remarquer par les plus grands : “ il y a quelques années pour le loisir, je me suis mis à faire de l'illustration culinaire, et y a plusieurs chefs qui m’ont appelé pour illustrer leur gâteau notamment François Perret au Ritz. Et puis au fur et à mesure, il me disait “on va faire tel gâteau” et je lui disais “montre moi comment faire ”. J'ai eu des cours particuliers avec quelques grands chefs ce qui m'a permis d’apprendre des techniques et de me perfectionner au fur et à mesure”.

Grâce à ses dessins postés sur Instagram, de plus en plus de chefs s'intéressent à ses illustrations et y sont sensibles. Des chefs comme François Perret ou encore Yannick Tranchant commencent alors à échanger avec lui ; jusqu'au jour où Jean-Philippe en vient à être invité par le pape de la pâtisserie Pierre Hermé. Une anecdote totalement insolite qui témoigne une fois de plus du talent de cet amateur : “Un jour Pierre Hermé m'a contacté, après avoir vu mes dessins, me disant de passer à la maison. Je pensais que c’était une grosse blague pourtant je me suis retrouvé à 19h30 à sonner chez lui. Je me suis dit si mon père me voyait… Et là Pierre Hermé m’ouvre et me présente sa femme. On va dans son bureau. On ne sait pas quoi dire. C’est un grand timide. Il y a un blanc. J’avais alors fait imprimer un de mes dessins sur un t-shirt que je lui offre, il me remercie et l’essaye devant moi. J’étais dans son univers. Il m’a donné son numéro pour rester en contact”.

Coup de pouce de l’univers ou non, Jean-Philippe n’en n’a pas terminé avec la cuisine. En réalité, son aventure ne fait que commencer.

Comment a été créée la recette gagnante ?

©Patrick ROBERT/M6

Si Jean-Philippe n’a pas voulu suivre les traces de son père, il l’a pourtant indéniablement marqué : “j’ai toujours été imprégné de ce métier, des odeurs, du travail bien fait” reconnaît-il lui même.

Finalement, du dessin à la cuisine, il n’y a qu’un pas. Ainsi après avoir réalisé des dessins de nombreuses pâtisseries, il ose franchir le cap et passe derrière les fourneaux pour mettre à son tour les mains à la pâte. Pour cela, rien de mieux que de troquer son crayon pour un rouleau à pâtisserie. S’il tente d’abord de postuler au Meilleur Pâtissier, le casting étant clos, l’émission ne lui ouvrira pas ses portes. Mais quelques mois plus tard, le destin frappe de nouveau à sa porte, c’est un nouveau programme qui l’attend : “Ma recette est la meilleure de France”.

Après être sélectionné, il reste un point déterminant afin de faire la différence : trouver LA recette. Et pour lui, pas question de miser sur l’évidence. Bien que la pâtisserie soit son dada, il décide de jouer la carte de l’audace en proposant une recette salée : “C’est une création que j’ai faite pendant le confinement. J’ai beaucoup pâtisser comme beaucoup de gens mais ma femme et ma fille en avaient un peu marre car je faisais des gâteaux tous les jours. Elles m’ont demandé de faire autre chose. Alors oui, j’aurais pu faire un gâteau mais je me suis dit aussi qu’il fallait que je sorte de ma zone de confort. Le gâteau, c’est vu et revu. En plus le concours s’ouvre au salé, je me suis dit si je ne fais pas de salé, c’est dommage”. C’est là que l’idée de la tarte à la tomate/mozzarella est née. “J’ai décidé de faire une tarte mais je l’ai construite comme une tarte sucrée, avec tous les curseurs d’un dessert mais en salé”.

Les clés de cette victoire : des tomates légèrement sucrées et la mozzarella faite à Bordeaux dans une laiterie artisanale. Mais ce qui fait réellement la différence est sans aucun doute la pâte sablée et très goûteuse au parmesan : “C’est du jamais vu. Un jour, je me suis dit pourquoi je ne mettrais pas du parmesan à la place de la poudre d’amande que l’on met généralement dans la pâte sucrée”. Confit-il C’est là, toute la force de la recette. L’équilibre est maîtrisé.

L'évolution de la recette au fil du concours

©Patrick ROBERT/M6

L’objectif de l’émission était justement de faire évoluer une recette afin d’obtenir un résultat final proche de la perfection. Pour cela, on le rappelle, le jury était composé de trois experts culinaires : Cyril Lignac, François Régis Gaudry et Stéphanie Le Quellec.

Ce sont les critiques du journaliste et chroniqueur gastronomique qui ont notamment permis à Jean-Philippe de parfaire sa recette afin d'atteindre une certaine quintessence culinaire : “Au tout début à Gaillac (Bordeaux), il voulait que j'améliore un tout petit peu la garniture de la tarte en ajoutant des dés de tomates confites. Je n’étais pas convaincu quand il me l’a dit. Je l’ai essayé à la maison et ça rajoute un peu d’acidité et c’était bien”. C’est d’ailleurs lui qui lui a aussi soufflé le nom de ma création".

Et pour atteindre la finale et la remporter, Stéphanie Le Quellec, ancienne gagnante de Top Chef, a elle aussi ajouté sa pierre à l’édifice : “Sur la deuxième partie, Stéphanie voulait que je rajoute une autre vinaigrette à base d’ail noir et de vinaigre de tomates fermenté. Je l’ai fait pour la finale et c’est vrai que ça envoie. C’est comme un caramel de tomate”. Finalement, ces changements ont payé puisque sa tarte tomate mozzarella a réussi à remporter tous les suffrages.

La Mozarellarte désormais disponible en boutique

©Patrick ROBERT/M6

Dès ce samedi 5 octobre, cette création sera disponible aux prix de 5,70 euros dans les 80 boutiques de la Maison Feuillette. Afin d'adapter la recette à grande échelle de production, Jean Philippe a ainsi rencontré le patron de l’enseigne : “On a passé une journée ensemble pour finaliser la recette après qu’elle a été analysée par son équipe de recherche et de développement. Tout est identique, c'est les mêmes tomates, la même recette, juste la pâte qui change. Un peu d’eau a été ajouté afin qu’elle se tienne mieux, mais sinon ils ont scrupuleusement respecté la recette. Vraiment j'étais impressionné en voyant le premier prototype”. Et si Jean Philippe l’avait imaginée initialement en grand format, finalement au cours de l’émission le cuisinier a repensé sa taille. Sa tarte à la tomate et mozzarella sera ainsi vendue en format individuel, ce qui s’avère très pratique pour les repas du midi par exemple. Elle se déguste froide, même si vous pouvez la réchauffer un peu si vous le souhaitez.

La première participation de Jean Philippe a un concours culinaire a été ainsi une vraie réussite. Aujourd’hui, le candidat savoure sa victoire : “C’est vraiment inattendu et je le prends comme une grosse reconnaissance de ce que je sais faire. Je suis assez fier de voir ma création en boutique. C’est assez impressionnant”.

Alors, après avoir tutoyé de loin comme de près l’univers de la cuisine, Jean-Philippe a prouvé qu’il avait lui aussi sa place. S’il ne compte pas quitter son travail, on pourrait peut être bien le retrouver très vite à la télévision et derrière les fourneaux, bien sûr . Affaire à suivre…

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