• Connexion
  • Inscription
"C’est vraiment la fosse aux lions" : le gagnant de Top Chef Mohamed Cheikh se confie sur le harcèlement et le racisme qu’il a vécus en cuisine

Récemment, l’ancien gagnant de Top Chef Mohamed Cheikh s’est confié sur ses débuts en cuisine. Entre harcèlement et remarques racistes, il revient sur son parcours parfois compliqué.

Voir la suite de cet article plus bas"C’est vraiment la fosse aux lions" : le gagnant de Top Chef Mohamed Cheikh se confie sur le harcèlement et le racisme qu’il a vécus en cuisine
Vidéo suggérée Quels sont les produits de saison en novembre ? Video 1 sur 2
"C’est vraiment la fosse aux lions" : le gagnant de Top Chef Mohamed Cheikh se confie sur le harcèlement et le racisme qu’il a vécus en cuisine

Best Image

C’est en 2021, dans la saison 12 de l’émission Top Chef, que le public découvre Mohamed Cheikh. Le jeune homme a alors 28 ans et se fait rapidement remarquer par ses talents. Il séduit le jury, notamment la cheffe Hélène Darroze, qui lui demande d’intégrer sa brigade. Le candidat se révèle au fil des épreuves et finit par remporter le concours. Depuis, le chef est à la tête de nombreux établissements comme Manzili (à Paris), Babor (à Paris) et, plus récemment, Meïda (à Saint-Ouen).

Mais avant de connaître cette ascension, Mohamed Cheikh a dû gravir les échelons coûte que coûte. Un parcours pas toujours évident, ponctué de racisme et de harcèlement. Ce mardi 5 novembre, il a justement abordé ce sujet sur le plateau de Ça commence aujourd’hui sur France 2.

“Il fallait se battre pour avoir sa place”

Ce mardi 5 novembre, Mohamed Cheikh, ancien gagnant de Top Chef, était l’un des invités de Faustine Bollaert. Le thème du jour : “insultes, brimades, harcèlement sexuel : comment briser l’omerta des violences en cuisine ?”. Le chef présent sur le plateau a donc évoqué ses débuts, une période marquée par du harcèlement dans les cuisines : “J’ai commencé dans de grandes maisons, où il fallait se battre pour avoir sa place. C’est vraiment la fosse aux lions” affirme le cuisinier.

Mais pour lui, impossible d’abandonner : “C’est là que ma carrière va se lancer, je ne peux pas faire n’importe quoi”. Il décide alors de ne rien dire à ses parents et de prendre sur lui : “Ils ont tout donné pour mon éducation et pour faire en sorte que je sois quelqu’un qui avance. Je n’allais pas leur dire... Forcément, ta maman, la seule chose qu’elle va dire, c’est 'arrête, ce n’est pas grave, fais autre chose'. Mais j’avais envie de faire ce métier, donc je fermais ma bouche.”

“La cuisine, ce n’est pas pour les gens comme moi, parce que je ne mange pas de porc et je ne bois pas de vin”

Le problème, c’est que, comme il le confie sur le plateau, l’ambiance en cuisine est difficile. Les discriminations se font particulièrement ressentir : “Si tu es gros, t’es foutu, si t’es d’origine, tu es foutu, si tu es une femme t’es foutue… tous ceux qui étaient différents, ils n’en voulaient pas”. Mohamed s’est d’ailleurs confronté à ce genre de harcèlement : “Pendant toute ma carrière, on m’a dit que je n’y arriverais jamais parce que la cuisine, ce n’est pas pour les gens comme moi, parce que je ne mange pas de porc et je ne bois pas de vin. À l’époque, quelqu’un qui s’appelle Mohamed dans une cuisine, c’est celui qui fait la plonge (...) on m’a même appelé Mahomet et Mohamed couscous”.

Lors de sa formation en cuisine, Mohamed Cheikh est victime de harcèlement notamment à cause de son apparence. Un comportement qu’il n’a toutefois pas laissé passer : “J’ai toujours fait en moyenne 90 kilos pour 1m85, donc la barrière du physique fait qu’on ne s’en prenait pas trop à moi, c’était plus moral. Au bout de la deuxième fois, j’ai plaqué le mec contre le mur et je lui ai dit 'la prochaine fois que tu recommences, tu vas t’en souvenir'”.

Aujourd’hui, le chef met un point d’honneur à se montrer bienveillant avec ses équipes pour ne pas reproduire ce qu’il a pu vivre. Une vraie fierté pour lui : “J’ai réussi sans faire de mal à qui que ce soit, et c’est aussi un honneur”.

Dans le même univers