Avant d'éradiquer choux et oignons de notre alimentation, essayons de comprendre ce qu'il se passe dans notre corps lorsque nous avons des gaz. Pour faire simple, nos intestins sont peuplés par des milliards de bactéries. Loin d'être nos ennemis, elles nous aident à digérer tout ce que nous mangeons, en détruisant les fibres alimentaires par un procédé que l'on appelle fermentation.
Imaginez des drôles de voitures qui fonctionnent non pas au gazole, mais en faisant le plein d'aliments. Le mécanisme qui fait tourner leur moteur ? C'est la fermentation. En fonctionnant, donc en fermentant les aliments, elles libèrent un gaz, à l'image d'un pot d'échappement. Et cela une quinzaine de fois par jour. Mais, selon notre alimentation, on appuie sur l'accélérateur ou le frein de la fermentation... ce qui produit plus ou moins de flatulences. Pour clair, notre tube digestif est une voiture pour qui notre alimentation est de l'essence et nos flatulences un pot d'échappement.
Les choux
Chou-fleur, chou vert, chou rouge ou de Bruxelles : dans la famille choux, ils sont tous pareil, à contenir de la raffinose et du fructane. Pour nos bactéries, c'est un véritable festin : elles s'en donnent à coeur joie pour les fermenter. Mais si encore les gaz étaient inodores... Sauf que ce n'est pas le cas, car les choux se composent aussi de substances soufrées qui provoque parfois une odeur d'oeuf.
L’astuce pour éviter ça tout en continuant de manger gratin de chou-fleur,chou farci et compagnie ? Faites-les blanchir ou cuire à l’étuvée avant de les consommer.
L'oignon
Si vous ne voulez pas dégager une odeur de soufre après le repas, mieux vaut éviter de blinder votre plat en oignons et échalotes.
La raison ? En essayant de digérer l’oignon (ou le poireau, ou l’échalote, c’est pareil), les bactéries vont décomposer les substances de l'aliment et en faire du gaz. Le problème, c’est que ces aliments contiennent des composés soufrés, ce qui donnent aux flatulences une odeur désagréable.
L'ail
Encore une fois, avec l’ail, on sert un banquet sur un plateau à nos bactéries intestinales. En les dégustant, elles libèrent des gaz... que nous allons libérer à notre tour.
Les produits laitiers
Un tiramisu pour conclure le repas, une tarte au brocciu ou une salade d’endives au roquefort ? Si vous aviez prévu d’aller à un rendez-vous juste après, mieux vaut éviter (on dit ça pour vous…)
La raison ? En grandissant, la quantité de lactase (l’enzyme qui nous aide à digérer le lactose) est de moins en moins présente dans notre organisme. Du coup, les adultes digèrent moins bien les produits laitiers, et au niveau de l'intestin, ça s’emballe.
Les légumineuses
“Les flageolets, j'en veux pas, ça fait péter !” Qui n’a jamais prononcé cette phrase étant enfant ? Il faut dire qu’on en a tous fait l’expérience, que ce soit avec des haricots blancs, des lentilles ou des pois chiches.
La raison ? La stachyose, une substance contenue dans les légumineuses, ne fait déjà pas bon ménage avec notre organisme. Si, en plus, on lui rajoute des raffinoses, c’est la fin des haricots côté digestion. Ces deux glucides ne se dégradent que très difficilement. Du coup, on fait appel à nos amis les bactéries pour venir nous aider à dégrader tout ça. Et elles, évidemment, elles s’en donnent à coeur joie pour produire méthane, souffre et autres gaz qu’il faudra bien un moment ou un autre évacuer…
L’astuce pour ne pas avoir à se priver de légumineuses ? Faire tremper les légumineuses une nuit entière avant de les cuisiner.
Les boissons gazeuses
On l’a dit : tout l’air qui entre dans l’organisme doit en sortir, c’est aussi simple que cela. Alors, qu’il s’agisse d’un soda ou d’un verre d’eau pétillante, le résultat sera le même : l’intestin va accumuler de l’air en trop et se gonfler. Bonjour ballonnements et autres désagréments.
les aliments riches et gras
Frites, burgers, kebabs et autres tacos lyonnais ont un point commun : ils sont tous riches et donc plus longs à digérer. Le problème ? Plus un aliment reste longtemps dans notre organisme, plus les bactéries présentes dans notre corps auront le temps de picorer. Et là, le processus est lancé : plus les bactéries se régalent en fermentant les aliments, plus elles libèrent des gaz… S’il y avait besoin d’une raison pour ne pas avoir de rendez-vous amoureux dans un fast-food, la voilà.
Les chewing-gums
On a tous un collègue qui nous dépouille de tous nos chewing-gums après la pause café. Tant pis pour lui, car en plus d’avaler de l’air en mâchant, les pâtes à mâcher contiennent des carbohydrates, xylithol et autres noms bien trop compliqués à prononcer. Paf, dès qu’on en met sous la dent des bactéries, elles s’affolent dans le tube digestif et tout déraille. Résultat : crampes et ballonnements. Finalement, il ne faudrait pas mieux se laver les dents après le café au lieu de subir tout ça ?
Le pain blanc et autres produits à base de blé
Le fructane, on l'a déjà croisé plus haut, est une substance que les bactéries adorent fermenter, autrement dit manger. Le problème, c’est qu’elle est très présente dans les aliments à base de blé. Alors, à chaque bouchée de gâteaux, pâtes, riz et compagnie, ça nous fait du pain sur la planche pour éliminer tout le gaz que les bactéries vont générer en décomposant la substance…