Si l’on ne connaît pas encore avec certitude les causes de ce trouble de l’appareil digestif, on sait aujourd’hui identifier les éléments qui peuvent aggraver les symptômes. Le stress, l’anxiété ou la fatigue peuvent participer à l’amplification des symptômes. L’alimentation aussi.
Et comme il n’existe pas de traitement spécifique pour soigner la colopathie fonctionnelle (l’autre nom du syndrome de l’intestin irritable), il peut être intéressant de repenser son alimentation pour atténuer les symptômes gênants ou douloureux.
Cause inconnue, mais conséquences douloureuses
On ne peut pas dire que la recherche sur ce syndrome n’en soit qu’à ces balbutiements, mais elle n’est pas encore suffisamment abouti pour identifier avec certitude les causes de ce trouble intestinal. Les chercheurs avancent l’hypothèse selon laquelle l’intestin laisserait passer des molécules pro-inflammatoires, ce qui provoque une réaction inflammatoire. Et paf, ça provoque des douleurs.
D’autres se penchent sur la piste du microbiote. On vous parle régulièrement de l’importance du microbiote dans nos articles et on vous distille par-ci par-là des règles faciles à appliquer pour avoir un microbiote au top. Si l’on fait tout ça, c’est parce qu’un déséquilibre dans notre microbiote pourrait expliquer ces troubles digestifs et les douleurs qui y sont liées.
Quoi qu’il en soit, aucun traitement n’est connu pour éliminer le syndrome. En revanche, on peut parfois soulager la douleur et diminuer les symptômes grâce à l’alimentation. Voici tout ce qu’il y a à savoir.
L'alimentation idéale pour limiter les symptômes
Certains aliments sont moins bien supportés par l’organisme et pourraient accentuer les douleurs, crampes et autres symptômes du SII. Mais attention : une modification accrue de votre régime alimentaire doit nécessiter l’aval et le suivi d’un médecin compétent.
Evitez les repas trop gras ou copieux
L’idée est d’éviter au maximum de stimuler l’intestin en limitant les gonflements. Or, les matières grasses stimulent énormément l’intestin. Il est donc judicieux de ne pas abuser de tartiflette, fish and chips avec mayonnaise et Paris-Brest.
N’abusez pas des fibres
Les fibres sont essentielles pour favoriser le transit intestinal et la satiété. Toutefois, une consommation excessive de fibres fait beaucoup travailler votre intestin et peut entraîner des ballonnements. C’est particulièrement vrai pour les fibres les moins digestes comme les crudités.
Certains aliments sont difficiles à digérer et fermentent dans l’organisme. Notre organisme produit du gaz qui, dans le cas d’un syndrome de l’intestin irritable, peut être douloureux. Évitez les haricots secs, les pois cassés et pois chiches, les oignons et les choux qui sont les premiers à fermenter.
Réduisez les FODMAPs
Ce n’est ni le nom d’une chaîne de restaurant à la mode, ni d’une nouvelle application tendance à destination des foodistas. Derrière cet acronyme se cachent les aliments contenant des glucides qui risquent de fermenter dans l’intestin ou le côlon, comme les céréales, les fruits, les légumes ou les produits laitiers. La fermentation peut générer les troubles listés précédemment.
Concrètement, vous pouvez diminuer votre consommation de lactose (lait et yaourts) et de fructose (miel et fruits). Mais comme on le soulignait plus haut, exclure partiellement ou totalement les FODMAPs de votre alimentation est très restrictif. Il convient de consulter un diététicien pour être bien encadré.
Analysez vos réactions après chaque repas
Plutôt que de réduire les aliments riches en glucides qui fermentent, certains médecins préconisent de noter vos repas et les troubles digestifs qui suivent. Au bout d’un certain temps, vous serez à même d'identifier et éliminer quelques aliments qui causent ou augmentent les symptômes. Nous sommes nombreux à mal digérer le gluten ; si c’est votre cas, essayez d’en réduire votre consommation. Dans tous les cas, ne cumulez pas plusieurs régimes alimentaires spécifiques ; vous risqueriez des carences.
Mangez des probiotiques
Comme certaines études suggèrent un lien entre le syndrome de l’intestin irritable et la diversité microbienne, il peut être intéressant d’ajouter des bactéries à notre microbiote intestinal (l’ensemble des micro-organismes vivants dans notre intestin). C’est comme ajouter de nouvelles espèces de poissons dans votre aquarium pour que l’écosystème forme un équilibre. C’est exactement le rôle des probiotiques.
On les trouve dans les aliments fermentés comme la choucroute, le petit-lait des yaourts ou le kéfir. On peut aussi les trouver sous forme de compléments alimentaires.
Chacun doit adapter son alimentation au mieux en fonction de ses symptômes et de son organisme. Il n'y a pas une recette miracle qui s'adapte à tout le monde. Pour plus de conseils, parlez-en à un médecin.