550 millions de personnes ont déjà attrapé, au moins une fois, le covid. Ce virus se répand très facilement. C'est pourquoi il faut prendre certaines précautions en faisant vos courses et en cuisinant. Pour la moitié d’entre elles, leurs symptômes concernaient notamment le goût ou l’odorat, que ce soit la perte totale ou la diminution de l’un de ces sens.
On a tous un ami, un collègue ou un voisin qui a fait l’amère expérience de perdre le goût. Pour certains, c’était tant mieux : ils pouvaient enfin manger les plats préparés par leur coloc’ sans faire de grimaces. D’autres en ont profité pour faire des mélanges improbables pour tester jusqu’où aller leur absence de goût. Sur le moment, c’est drôle. Ca l’est beaucoup moins quand ça traîne depuis 3 mois. Malheureusement, la probabilité d’avoir des séquelles sur le long terme est relativement élevée.
2% des personnes ne retrouvent pas le goût 6 mois après leur infection au covi
“Environ 5,6 % des patients peuvent développer un dysfonctionnement persistant de l'odorat” estiment les auteurs de l’étude publiée dans le British Medical Journal le 27 juillet. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié les cas de 3699 personnes en regroupant les données de 18 études.
Le résultat est sans appel : 30 jours après avoir attrapé le covid, 20% n’avaient pas récupéré le goût.
Après 3 mois, 10% n’ont toujours pas le goût et l’odorat.
Au bout de 6 mois, 2 personnes sur 100 n’ont pas le goût.
Pourquoi certains perdent-ils le goût quand ils attrapent le covid-19 ? Chez certaines personnes, le virus a un rôle de barrière qui empêche les odeurs et les saveurs d’atteindre les neurorécepteurs. Ce virus peut également entraver la transmission de ces signaux sensoriels jusqu’au cerveau.
#Covid19 Symptôme récurrent, l'anosmie (perte de l'odorat) est désormais mieux comprise par les chercheurs. Elle fait suite à une réaction inflammatoire qui se conclut par la mort de #neurones
— Inserm (@Inserm) November 26, 2021
Nouvel article des Vérificateurs @verif_TF1LCI avec l'Insermhttps://t.co/wyj6L9dKhLpic.twitter.com/oJR4V1LU7z
#Covid19 Symptôme récurrent, l'anosmie (perte de l'odorat) est désormais mieux comprise par les chercheurs. Elle fait suite à une réaction inflammatoire qui se conclut par la mort de #neurones
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La théorie du match de foot
En gros, c’est comme un match de foot. Notre système de neurotransmission, c’est l’équipe bleue. Le ballon représente chacun des signaux sensoriels qu’on reçoit (un goût, une odeur, une scène que l’on voit devant nous, etc.). Nos joueurs -aka les neurotransmetteurs- se transmettent le signal jusqu’à atteindre les cages, aka le cerveau qui reçoit et interprète le signal. Tout se passe très bien quand on est seul sur le terrain.
Mais quand on rajoute une équipe adverse, la passassion du ballon est plus compliquée. Et bien le covid-19, c’est l’équipe adverse. Elle gêne la transmission des infos jusqu'au cerveau et intercepte le ballon avant qu’il n’arrive aux pieds de nos neurones. S’ils ne reçoivent pas le ballon, ils ne peuvent pas faire la passe et encore moins marquer de but… Pire encore : l'équipe rouge se fait passer pour l'équipe bleue et prend la place des joueurs sur le terrain.
Le virus se lie à des récepteurs dans les glandes salivaires, ce qui entraîne une inflammation et une sensibilité réduite des papilles, voire la destruction de ces récepteurs. Rassurez-vous, c’est éphémère ; ils se régénèrent. Le retour à la normale prend plus ou moins de temps. Devinez quoi : certains, ou plutôt certaines, sont plus à risque de faire partie des 5% de personnes qui ont une perte de goût ou d’odorat sur le long terme.
Les femmes d'abord, ou comment le covid est galant
Vous êtes une femme ? Mauvaise nouvelle pour vous : vous êtes plus susceptibles d’avoir un “covid long”. Si les chercheurs ne savent pas avec exactitude la raison qui explique pourquoi les femmes sont plus à risque d’avoir des symptômes sur le long terme, ils émettent tout de même quelques hypothèses.
“Une raison pourrait être la meilleure olfaction et gustation de base chez les participantes, qui peuvent entraîner une plus grande sensibilité aux changements” avancent les chercheurs.
Mais l’explication pourrait aussi se trouver du côté de nos hormones. Les oestrogènes, l’hormone féminine, augmentent la production de l’enzyme où se lie le virus. Notre système immunitaire pourrait également entrer en jeu.
Ce covid long a-t-il des conséquences indirectes sur la santé ?
Vous vous doutez bien que si l’on pose la question, c’est que la réponse est oui. Déjà, on ne prend plus plaisir à manger. A quoi cela sert-il de cuisiner des pâtes carbonara si l’on n’a plus de goût et que l’on ne ressent rien ?
Si votre collègue a mauvaise haleine ou sent la transpiration dès 10h du matin, c’est peut-être qu’il a des effets secondaires du covid. Ces problèmes d’hygiène liés aux odeurs corporelles sont à noter. Si c’est un détail qui n’a pas (trop) d’impact sur la santé, la perte de goût et d’odorat peut avoir des conséquences plus dramatiques. Et les auteurs de poursuivre “les dysfonctionnements de l'odorat et du goût peuvent également être associés à des symptômes dépressifs, à la malnutrition, au déclin cognitif et à la mortalité.”
Pour ne pas perdre l'appétit, continuez de cuisiner de bons petits plats pour vous et vos proches, partagez les repas avec d'autres personnes et dressez de jolies assiettes qui vous ouvriront l'appétit. Pour rééduquer votre palais progressivement, 2 chefs ont imaginé des recettes.