Avec plus de 18 000 restaurants en activité (Chiffres Insee), Paris grouille de bonnes adresses où sortir entre amis ou en famille. Des petits bouis-bouis à moins de 10 euros aux grandes tables de chefs comme ce restaurant 3 étoiles Michelin, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets.
Malgré ce choix faramineux, on ne sait jamais où aller lorsqu'il faut choisir un resto pour 5 personnes un jeudi soir. Entre ceux qui veulent un endroit abordable, ceux qui sont pressés, ceux qui veulent un choix illimité et ceux qui ont des régimes alimentaires restrictifs, sortir au restaurant peut s'avérer être un vrai casse-tête.
De la qualité à petits prix
En février dernier, nous avions déniché une adresse qui semblait cocher toutes les cases : bons produits, service rapide, choix et prix abordables. Les palais les plus difficiles se régalaient alors de pizzas préparées à partir d'olives de Kalamata, de légumes bio, des fromages AOP, de la viande labellisée bleu-blanc-coeur ou label rouge, toutes 100% françaises ou encore de poisson issu de la pêche durable, et cela pour un prix défiant toute concurrence.
Comptez 5 euros la Margharita, 7 euros la végé dream à la sauce tomate et aux poivrons, aubergines, chèvre et mozzarella et 9,90 euros pour la Cheezzy burger à la sauce tomate, au bœuf haché race limousine, au cheddar rouge maturé, oignons bio caramélisés d'Espagne et mozzarella. Au total, 16 pizzas élaborées avec un chef pizzaïolo triplement champion du monde étaient à la carte à des prix très attractifs.
Ce restaurant d'un nouveau genre est devenu en quelques semaines un incontournable de la capitale, au point que le spot comptabilisait 115 000 commandes de pizzas en seulement 1 an... soit près de 9 600 pizzas chaque mois ou 319 chaque jour.
Au fil des mois, le restaurant ne désemplissait pas. BFM Business, Le Figaro, Le Parisien, L'Express ou encore 20 minutes : tous ont consacré un article à cette pizzeria devenue iconique. Pourtant, cette adresse mythique de Paris, qui avait tout pour plaire, a mis la clé sous la porte début octobre. On vous explique pourquoi.
Une histoire folle, celle des robots Pazzi
Après 3 ans de service, les robots des restaurants Pazzi ne serviront plus de pizzas. La start-up avait ouvert 2 pizzerias, l'une dans le centre commercial Val d'Europe en 2019 et la seconde rue Rambuteau, dans le 3e arrondissement de Paris, en 2021. Aujourd'hui, on trouve porte close à ces deux adresses.
L'entreprise, dont la spécificité est d'avoir un robot conçu par deux ingénieurs en guise de pizzaïolo, a été placée en liquidation judiciaire cet été. Malgré le nombre de commandes volumineux, dû au fait que le robot Pazzi était capable de confectionner des pizzas en seulement 5 minutes, la start-up n'a pas réussi à transformer l'essai. Car au-delà de faire tourner les 2 restaurants, l'idée était avant tout de commercialiser le robot en lui-même.
Et c'était bien parti. Dans une interview accordée au Parisien ce mardi 1er novembre, le directeur général de Pazzi évoque le chiffre de 3 000 à 4 000 commandes à hauteur de 300 000 euros par robot... mais aucune n'a finalement eu le temps de voir le jour.
D'après le PDG Philippe Goldmann, la crise énergétique n'a pas aidé à rassurer les investisseurs déjà frileux à l'idée d'investir dans ce domaine en développement. D'autre part, certains craignaient que les robots ne remplacent les cuistots avec cette innovation. A cette critique, le Philippe Goldmann répond que les nombreux emplois se trouvaient au siège et non dans les restaurants. Il s'agissait d'un travail complémentaire entre l'humain et l'IA, où le robot effectuait les taches répétitives pendant que les salariés occupaient des postes de réflexion, de valorisation et de développement.
Avec la fermeture de ces deux pizzerias emblématiques de Paris et sa petite couronne, ce sont 35 personnes qui se retrouvent au chômage économique.