Comment éviter les flatulences après avoir mangé des flageolets et autres haricots ?

Avant d'entamer votre chili con carne qui mijote depuis trente minutes, vous devriez y réfléchir à deux fois et bien regarder votre planning de réunions et rendez-vous des prochains jours. Selon une idée reçue très répandue, les haricots rouges et plus globalement tous les haricots secs feraient péter. Mais est-ce exact et surtout, a quoi sont dûs ces gaz ? On fait le point.

Les flatulences n'arrivent jamais au bon moment. Pour éviter d'être embarrassé lors d'un moment inopportun, le mieux est encore d'adapter son alimentation pour éviter les aliments qui produisent des flatulences la veille d'un rendez-vous important.

Heureusement, la liste des aliments concernés ne s'étire pas indéfiniment. On sait que les oignons et les choux sont à bannir temporairement si vous voulez éviter d'avoir des gaz. Et pour cause : ils contiennent des nutriments qui ne sont pas tous digérés par les enzymes habituellement chargées de la digestion. Elles n'y arrivent pas, alors elles demandent de l'aide à notre microbiote. Là, des dizaines de milliers de bactéries interviennent pour digérer et découper en encore plus petits morceaux les nutriments que n'arrivaient pas à digérer les enzymes.

Pour imager la chose, imaginez que vous êtes animateur en centre de loisirs. C'est votre rôle d'encadrer les enfants. Mais si vous avez du mal à gérer un enfant un peu turbulent, vous allez demander de l'aide à votre supérieur. Bah là, c'est pareil entre le enzymes et le microbiote.

Tout le monde est gagnant : les bactéries de notre microbiote se nourrissent de ces fibres qui leur permettent de vivre et d'assurer leurs fonctions essentielles à notre organisme. A vous le microbiote au top ! De notre côté, on est content car ces micro-organismes se chargent d'éliminer et digérer ce qu'on ne saurait pas faire tout seul ni avec la seule aide des enzymes.

Mais ce service n'est pas sans contrepartie. On en a tous déjà fait l'expérience : lorsqu'on mange du chou ou de l'oignon, on a des gaz dans les heures ou les jours qui viennent. La raison est simple : le processus de transformation de ces substances en nutriments ou en déchets digérés s'appelle la fermentation. Les bactéries se nourrissent et vivent en faisant ce travail, mais elles fabriquent du gaz à chaque fois qu'elles sont à l'oeuvre, un peu comme le fait le pot d'échappement d'une voiture après qu'elle ait roulé. Notre corps est une clio, notre alimentation est de l'essence et notre microbiote transforme l'essence en énergie en libérant du gaz. C'est aussi simple que ça !

Mais est-ce le même procédé à l'oeuvre avec les haricots ?

Les haricots font bel et bien péter. Mais attention, pas tous les haricots ! On parle ici exclusivement des haricots secs, comme le haricot rouge, le haricot coco, les flageolets ou encore le haricot Paimpol.

Ce phénomène est dû aux molécules de glucide présentes dans les haricots secs, notamment le fructose, que l'on a du mal à digérer. Et comme pour les oignons et les choux, on laisse les bactéries du microbiote faire le sale boulot pour qu'elles dégradent en petits morceaux et digèrent pour nous ces molécules. En échange, elles produisent du gaz, exactement comme on l'expliquait plus haut.

Heureusement, nous ne sommes pas condamnés à avoir des gaz à chaque fois qu'on mange des haricots secs. Il existe une solution pour rendre ces légumes beaucoup plus digestes, et donc ne pas sur-soliciter notre microbiote.

Faites tremper les haricots toute une nuit dans un saladier d'eau dans lequel vous ajoutez une cuillère à soupe de bicarbonate de soude. C'est magique ! Le bicarbonate va attendrir les haricots et les rendre plus digestes comme par magie. Bon à savoir : cette technique fonctionne avec tous les légumes secs (lentilles où pois chiches par exemple).

Des études tendent à prouver que le sport réduit les flatulences. Alors, si vous avez prévu de manger des flageolets ce soir préparez-vous à prendre les escaliers plutôt que l'ascenseur demain matin.