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Du sable dans vos épices ? Cette fraude va vous faire grincer des dents !

Pour votre anniversaire, vous voulez un bouquet de fleurs ? Achetez du paprika. Vous avez besoin de fécule de pomme de terre dans une recette ? Utilisez vos épices de supermarché ; elles sont probablement coupées à l'amidon. Vous ne partez pas en vacances ? Renversez du poivre sur votre sol, vous aurez du sable dans les orteils. Bien sûr, on exagère... mais il y a une part de vérité. Décryptage sur les fraudes les plus fréquentes dans nos pots d'épices du quotidien.

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Du sable dans vos épices ? Cette fraude va vous faire grincer des dents !

Il existe beaucoup de variétés de poivre. Adobestock

Du rouge, du blanc, du noir : Non, ce ne sont ni les paroles d’une chanson d’Ilona Mitrecey ni les couleurs de l’arc-en-ciel, mais différentes variétés de poivre. Dans un précédent article, on expliquait les caractéristiques de chacune d’entre elles pour que vous ne choisissiez plus votre poivre au hasard.

Ce papier était aussi l’occasion de vous alerter sur la qualité parfois médiocre de certains poivres, à commencer par les poivres déjà moulus. La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes a analysé des dizaines de poivre. Tenez-vous bien : 2 sur 3 sont frauduleux. A la lecture de ce chiffre effarant, on s'est demandé comment et pourquoi les fabricants de poivre fraudent-ils ?

Plus d'ingrédients, moins de qualité

Les épices sont coupées avec d'autres ingrédients. Adobestock

Les épices sont coupées avec d'autres ingrédients. Adobestock

Pour comprendre le pourquoi du comment, il faut d’abord s’intéresser au produit en lui-même. «Les origines exotiques, les conditions de production (une faible partie de la plante est utilisée seulement), les aléas climatiques auxquels elles sont régulièrement soumises font leur rareté » expliquent les auteurs du site de la répression des fraudes. « De ce fait, elles sont l’objet de fortes tensions économiques, qui peuvent générer des hausses des prix, ou entraîner la commercialisation de produits dont la qualité fait défaut

Pour économiser, certains sont tentés de réduire les quantités. Mais cela se verrait : le pot serait plus petit, le poids indiqué sur l’emballage inférieur. Bref, le consommateur ne serait pas attiré par le produit. Il fallait alors trouver un stratagème pour réduire les quantités de matières premières onéreuses sans que cela soit perçu. Certains auraient trouvé la solution. Certains se tournent vers des aromates, de l’amidon et des fleurs, voire des matières beaucoup plus surprenantes comme du sable ou de la craie broyée, pour ajouter de la quantité à moindre frais. C’est ce que l’on appelle des substances de charge.

«Lors des contrôles, les substances de charge observées étaient des amidons exogènes, du sel, de la matière minérale (sable), du grignon d’olive et des matières endogènes, comme des étamines de crocus dans les safrans. La falsification par des substances de charge est une pratique courante puisqu’elle représente 19 % des anomalies, elle est donc particulièrement ciblée lors des contrôles» détaille la DGCCRF.

Le poivre n'est que la partie immergée de l'iceberg

Le résultat est bluffant : en goût, le consommateur n’y voit que du feu. Sur la balance, il y a le même poids indiqué. Mais dans la compo, c’est pas beau. Le poivre est impur, coupé avec d’autres produits moins chers.

On ne peut pas dire que les fraudes sur le poivre sont monnaie courante, mais c’est un fait plutôt connu. Ce à quoi on s’attendait moins, c’est que ces arnaques se retrouvent aussi dans d’autres épices. Certains producteurs n’hésitent pas à couper leur poudre avec d’autres substances pour économiser. Mais ça, le consommateur ne le sait pas.

Fleurs, olives, pédoncule : reste-il des épices dans votre pot d'épices ?

Beaucoup d'épices sont concernées par les fraudes. Adobestock

Beaucoup d'épices sont concernées par les fraudes. Adobestock

La DGCCRF a également analysé des échantillons de safran, et le verdict est sans appel. Sur tout le panel étudié, plus de 8 produits sur 10 n’étaient pas conformes. Vendu entre 15 000 et 30 000 euros le kilo, ça nous embêterait un peu d’acheter un fac-similé fait de fleurs au prix fort. Début avril, 3 entreprises se sont fait réprimander pour arnaque au safran. Ils récupéraient les filaments des fleurs et les vendaient en les présentant comme du safran.

On espère que vous aimez les olives, parce que votre paprika contient probablement des noyaux d’olive broyés. Vous adorez qu’on vous offre des bouquets ? Achetez directement un pot de paprika moulu, ça vous coûtera moins cher. D’après la DGCCRF, on peut constater la présence de « pédoncule broyé » (la tige des fleurs, ndlr) dans cette épice. Le bilan n’est pas plus glorieux lorsque l’on s’intéresse à la vanille. D’après la répression des fraudes, seule 1 gousse sur 4 respecte les règles.

Toutefois, il y a du mieux. Sur le site de la DGCCRF, les auteurs constatent «une amélioration assez sensible de la qualité de ce type de produits (un produit prélevé sur quatre en anomalie, contre un sur deux en 2016), avec toutefois des disparités importantes selon les épices. »

Sources : FranceInfo, DGCCRF

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