"J’ai repris 25 kg en 1 mois" : des finalistes de Koh-Lanta racontent leur rapport à la nourriture pendant et après le jeu

Mardi 6 juin, les téléspectateurs retenaient leur souffle devant leurs écrans, se demandant qui allait gagner l’orientation. Après de longues minutes de suspense, le nom des trois finalistes de Koh-Lanta étaient révélés : Tania, Frédéric et Nicolas se retrouveront tous les trois sur les mythiques poteaux. Une épreuve qui s’annonce une fois de plus compliquée pour ces participants déjà bien affaiblis.

Les traits tirés, des silhouettes filiformes : la fatigue et le manque de nourriture se lisent sur leurs corps. Depuis presque 40 jours, les aventuriers n’ont pratiquement rien mangé. Une privation parfois très dure à gérer. Nicolas, Brice et Gabriel, trois finalistes de Koh-Lanta sont revenus pour nous sur leur expérience, le pendant et surtout l’après, lorsqu’il faut retrouver une alimentation normale.

On ne sait pas si Nicolas remportera cette saison de Koh-Lanta, mais ce dont on est sûr, c’est que le candidat aura indéniablement marqué les esprits des téléspectateurs. C’est L’AVENTURIER par excellence, celui qu’on rêve de voir à Koh-Lanta et qui a su nous faire rêver. Si en regardant les épisodes, nous avions presque l’impression que l’aventure était simple pour lui, en réalité le manque de nourriture a été très difficile à vivre : “Je ne vais pas vous mentir on souffre, nous a-t-il confié. Pour moi, c’est devenu une obsession et peut être la plus grosse difficulté de mon aventure. Plus qu’un manque c’est une privation. On mange vraiment très très peu contrairement à certaines idées reçues”.

Pour pallier ce manque obsédant, l’aventurier a donc essayé de mettre en place quelques techniques : “Je buvais énormément d’eau, j’avais une phobie d’être blessé, d’attraper des tendinites ou autres blessures. Du coup ma gourde ne me quittait jamais et ça me permettait de garder l’estomac à moitié plein. J’ai aussi comblé ce manque par la recherche de nourriture en permanence et ça m'occupait l’esprit avant tout en me faisant penser à autre chose.. ".

Concernant l’après émission, il lui a fallu du temps pour se réadapter : “Cela n’a pas été simple de reprendre une alimentation normale. J'ai mis je pense bien deux mois presque à manger normalement. Je suis revenu de l’aventure je ne pensais qu’à manger. J’avais besoin de mon entrée-plat-dessert et ça devait être conséquent en termes de quantité, se souvient-il. Je me suis mis des règles pour manger sainement et j’ai été aidé par mes proches notamment ma femme qui devait me dire “stop” parfois. Non, j’étais prêt à dévorer systématiquement le double ou le triple de quantités nécessaires. Progressivement, j’ai pu diminuer les quantités dans l’assiette. Le sport m’a également beaucoup aidé. Mais j’ai vraiment senti que le cerveau avait été marqué par cette aventure”.

En 2020, Brice était l'outsider de l'équipe orange. Sa joie de vivre et sa détermination ont marqué le public et l'ont d'ailleurs emmené jusqu’en finale.

Si l’aventurier avait su faire la différence sur de nombreuses épreuves, l’un des temps forts reste quand le jeune homme s’est découvert face au miroir et a dû se peser lors de la fin de l’aventure. Très touché, l’aventurier peinait à se reconnaître. Il faut dire que le chiffre sur la balance avait bien diminué en 40 jours. “On me demande souvent si on peut s’entraîner avant de s’inscrire à Koh-Lanta. Je réponds toujours, qu’on ne s’habitue jamais à avoir le ventre vide. On ne peut pas gérer le manque, c’est vraiment insoutenable, on a tellement rien, nous confie-t-il. En 40 jours j’ai dû manger la même quantité que 3 jours à peine dans ma vie normale. Le meilleur conseil avant de partir à Koh-Lanta c’est d’essayer de faire 2/3kg de réserve! C’est toujours ça de gagné ! J’ai perdu un peu plus de 13kg, j’ai terminé je faisais 53kg pour 1m79 c’était un peu léger”.

Alors quand la fin du jeu a sonné, le jeune homme a voulu rattraper tous les kilos perdus et ces nombreux repas loupés : “J’ai repris 25 kg en 1 mois, je passais ma vie à table ! Hyper compliqué de reprendre derrière, je me forçais à manger doucement et en « quantité normale » mais après autant de jours de privation totale c’est un cauchemar, souligne-t-il. Après l’aventure on a une psychologue qui nous suit, personnellement je préférais me confier à ma famille pour m’aider à gérer ça ! Mais c’est extrêmement violent pour le corps et l’esprit !.”

Cet inspecteur de police s’était démarqué par sa gentillesse et sa force. Bien qu’il soit un sportif aguerri, pour lui aussi le manque de nourriture a été très compliqué à gérer : “Au début tu as très faim après ça s'estompe jusqu'au moment ou Denis te montre ce que tu peux gagner… Et puis les noix de coco on n'en pouvait plus et le manioc on n'en trouvait pas beaucoup, se remémore-t-il. De plus, quand on gagnait une épreuve de confort c'était bon, c’était super mais dès le lendemain on avait déjà de nouveau très faim ! C’était presque pire car il fallait recommencer à zéro la gestion de la faim”.

Ce manque se faisait ressentir physiquement. Plus les jours passaient et plus les candidats étaient affaiblis explique l’ancien finaliste : “Quand on se levait, on avait a chaque fois la tête qui tourne, la langue qui pique et on voyait les étoiles un peu comme avant de perdre connaissance”. Et de poursuivre : “Chaque denrée était rare, même l’eau de cuisson de riz ne devait pas être jetée : on mettait cette eau de cuisson dans des gourdes et on buvait chacun notre tour deux bouchons chacun, ça nous remplissait l'estomac. C'était notre potage.”

Face au manque de nourriture, échanger et rêver était une façon de supporter la situation. “On évoquait tout le temps la nourriture sur le camp et je suis sûr que c'est le sujet numéro 1 de toutes les saisons. Je me souviens qu'on parlait de tartines avec du bon beurre salé et une bonne couche de Nutella par dessus et bien, quand je suis revenu, je ne mangeais que ça je pense qu'en un mois j'ai dû acheter 3 gros pots de Nutella !”

Et pour lui plus, le retour à la vie normale ne s’est pas fait sans heurt dans l’assiette. “Reprendre une alimentation normale ce n'est absolument pas possible, tranche-t-il. Par exemple, je dois avouer qu’avant Koh-Lanta je suivais pas mal de régime sportif et je ne sais pas pourquoi, depuis, il m'est presque impossible de suivre un régime sérieux. Je craque pour l'une ou l'autre chose en me disant: “Oh je ne vais pas mourir parce que je mange un pauvre petit croissant.Alors qu'avant je ne l'aurais absolument pas mangé. Concernant le suivi, on peut appeler la psy au retour et après le retour. Il nous conseille juste de manger des petites quantités et de ne pas manger n'importe quoi. Mais c'est comme mettre un enfant dans un magasin de bonbons, fermer la porte et s'en aller en lui disant qu'il ne peut manger aucun bonbon !”.

Surtout quand il en a été privé pendant très longtemps !