Célébré dans le monde entier le dernier jeudi de novembre, le beaujolais nouveau est souvent sujet à des moqueries. Son goût, jugé "artificiel" par certains, lui vaut d’être considéré comme un “petit vin”, principalement destiné à une clientèle étrangère, notamment au Japon et aux États-Unis. Pourtant, chaque année, il suscite la curiosité : quelle tonalité dominante émergera lors de sa dégustation ? Si les fruits rouges, comme la cerise, sont des notes classiques, un autre arôme revient systématiquement : celui de la banane. Mais pourquoi ce marqueur si caractéristique est-il si présent dans le beaujolais nouveau ?
La levure magique : origine du goût de banane
Ce goût de banane du beaujolais nouveau trouve son origine dans les levures chimiques utilisées par certains producteurs pour le fabriquer. Ce vin, issu du cépage gamay, est vinifié rapidement grâce à une macération carbonique, un processus qui permet de le commercialiser dès novembre, peu après la récolte. Pour accélérer encore ce processus, des levures spécifiques sont parfois ajoutées. Parmi elles, la fameuse 71B, qui libère des composés chimiques appelés esters, notamment l’acétate d’isoamyle, responsable de l’arôme caractéristique de banane.
Entre standardisations et méthodes naturelles
Si les arômes du beaujolais nouveau varient d’année en année, reflétant la cerise, les fruits rouges et bien sûr la banane, c'est que ce changement est souvent orchestré par les producteurs conventionnels qui s’accordent sur une levure dominante pour assurer une cohérence gustative. Cette standardisation a souvent terni la réputation du beaujolais nouveau grand public, perçu comme un vin facile et peu complexe. Pourtant, ce procédé ne concerne pas tous les producteurs. Certains artisans privilégient des méthodes naturelles qui dévoilent des arômes plus authentiques et variés. C’est à vous de choisir en fonction de vos préférences !
*L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, il est à consommer avec modération.