“Je ne peux pas travailler sans ma première tasse de café “ou "je ne peux rien faire sans mon café du matin au réveil”, à en croire certains, sans cette dose de caféine, il serait en incapacité physique de faire quoi que ce soit. Mais, est-ce vraiment le cas ? Le journal spécialisé Frontiers in Behavioral Neuroscience, a publié le 28 juin dernier un article pour répondre à cette grande question. Les scientifiques de la revue ont cherché à savoir si la tasse de café du matin permet d'être plus éveillé et plus énergique grâce aux effets de la caféine, ou s'il s'agit simplement d’un placebo engendré par l'expérience de boire du café.
Un placebo qui fonctionne
Pour l’étude, ils ont demandé aux participants qui buvaient au moins une tasse de café par jour, de ne plus consommer de caféine trois heures avant le début des tests. Des IRM ont été réalisées avant et après la prise de caféine et les résultats obtenus suggèrent qu’il y a bien un effet placebo produit par le cerveau.
Une autre étude, menée par des chercheurs de l’université de Sydney en Australie, montre que le café décaféiné aurait les mêmes effets que le classique. Pour l’expérience, de gros buveurs de café ont été soumis à une abstinence de 24 heures. Après ce délai, une tasse de café décaféiné leur a été servie. Les chercheurs ont pu observer que les patients ressentaient quand même les effets de la caféine : plus d'excitation, d'énergie, avec une sensation de manque diminué.
L’odeur et le goût du café conditionnent notre cerveau
Mais, ce qui est encore plus intéressant dans cette étude, c’est que sur le panel de patients, certains savaient qu’ils consommaient du déca et ont quand même ressenti la diminution de manque de caféine. Les scientifiques ont une réponse à ce phénomène. Boire du café, comme pour d'autres drogues, n'est pas seulement une question de substance ingérée, mais il s’agit aussi de « conditionnement ». Il s’agit d’un rituel ou l'odeur, le goût et le fait de boire quelque chose de chaud provoque un stimuli. “Des années de consommation de café signifient qu'il existe une forte association consciente et inconsciente dans l'esprit des buveurs de café, entre tous les stimuli entourant la consommation de café, et l'effet qu'il produit", expliquent-ils dans leur étude publiée dans le Journal of Psychopharmacology.
En revanche, les études ne démontrent pas si un mauvais café ou un café froid déclenchent les mêmes effets sur les buveurs.