Le goût du sucre sans les calories : sur le papier, les édulcorants ont l'air parfait. Mais leur consommation soulève de plus en plus d'interrogations et les scientifiques s'intéressent à leurs effets sur la santé. Sont-ils moins à risque que le sucre ? Non, si l'on en croit l'étude conjointe de l'Inserm et de l'INRAE publiée dans la revue Plos Medicine le 24 mars dernier. Pour reprendre en substance les résultats de l'étude scientifique, la consommation d'édulcorants serait associée à un risque plus élevé de 13% de cancer.
Une autre publication scientifique publiée le 8 septembre dans le British Medical Journal devrait venir renforcer la méfiance des consommateurs vis-à-vis de cette substance sucrante présente dans près de 23 000 produits du quotidien, des goûters aux desserts allégés en passant par les sodas light, certains produits laitiers et plats préparés.
"Il n'y a aucun avantage à remplacer les sucres ajoutés par des édulcorants artificiels"
L'équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, qui regroupe des membres de l’Inserm, de l’INRAE, du Cnam, de l’Université Sorbonne Paris Nord et de l'Université Paris Cité, s'est penchée sur les effets de la consommation d'édulcorants sur la santé. En s'appuyant sur les données de plus de 100 000 personnes (tirées de l'étude de cohorte Nutrinet-Santé), ils suggèrent une association entre la consommation générale d’édulcorants et un risque accru de maladies cardiovasculaires.
« La consommation totale d'édulcorants artificiels était associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires et cérébrovasculaires. La consommation d'aspartame était associée à un risque accru d'événements cérébrovasculaires, et l'acésulfame potassique et le sucralose étaient associés à un risque accru de maladie coronarienne », lit-on dans les résultats de l'étude.
Plusieurs recherches étudiaient déjà le lien hypothétique entre des effets indésirables sur le poids, le dysfonctionnement vasculaire, la perturbation du microbiote intestinal, du cholestérol ou l'hypertension et la consommation d'édulcorants artificiels. Et les auteurs de l'étude de suggérer qu' « il n'y a aucun avantage à remplacer les sucres ajoutés par des édulcorants artificiels sur les résultats des maladies cardiovasculaires». Compte-tenu des débats et résultats scientifiques, les effets des édulcorants sur la santé sont en cours de réévaluation par l'Efsa (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) et l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).