C’est un fait : il fait chaud. En Italie, 5 régions du Nord ont été déclarées en état d'urgence à cause de la sécheresse qui sévit sur les terres agricoles. La vallée du Pô est durement touchée par la canicule. Dans cette région de l'Italie, ils n'avaient pas connu une telle sécheresse depuis 70 ans. Et cela n'est pas sans conséquences sur l'agriculture puisqu'une pénurie d'huile d'olive pourrait bien s'abattre sur nous dans les prochains mois. La situation climatique n’est pas prête de s’améliorer.
Pas de pollen, pas de fruits
D'instinct, on se dit que la chaleur peut tuer les plantes en les asséchant. C’est vrai, mais les enjeux pour l’agriculture vont bien au-delà de ça. A cause du réchauffement climatique, il pourrait ne plus y avoir de pollen. Or, pas de pollen, pas de plantes. Pas de plantes, pas de fruits. Et là, c’est le drame.
Reprenons depuis le début. Les fruits et les graines ne poussent pas comme par magie. Il n’y a pas de Joséphine ange gardien qui arrive sur une pomiculture et claque des doigts pour faire pousser les pommes. Ce sont les abeilles qui transportent le pollen, produit par les organes mâles d’une plante, vers les organes femelles d’une autre plante. La pollinisation est donc nécessaire pour faire pousser les végétaux.
La chaleur : un tueur en série
Et c’est là où le bât blesse. Le pollen est sensible aux chaleurs extrêmes. Face à des températures telles que nous avons connues ces derniers jours lors des vagues de chaleur de juillet, il peut brûler. Sans pollen, pas de pollinisation, donc pas de fruits.
Même dans les cas où il ne brûle pas, la fécondation est mise à mal par les effets de la chaleur. A partir de 32°C, soit à peu près la température que l’on connaît depuis 2 semaines non-stop, « les protéines qui alimentent le métabolisme du grain de pollen commencent à se dégrader » lit-on sur Slate qui reprend l'article de BBC. Moins ces protéines sont de bonne qualité, moins le fruit peut puiser de l’énergie pour grandir.
Toutes les cultures ne sont pas égales face à la chaleur. Certaines sont plus sensibles que d’autres. C’est le cas par exemple des plants de tomates, de canola, de maïs, de cacahuètes et de riz. Les légumes secs, comme les pois chiches, et les myrtilles sont également concernés.
Des solutions prometteuses ?
La situation n'est pas anecdotique. Le dérèglement climatique promet des étés de plus en plus chauds, avec des périodes caniculaires assez tôt dans la saison estivale. Pour faire face au réchauffement climatique et éviter de perdre leur production, les agriculteurs espèrent que les graines soient fécondées au plus tôt, avant que les températures ne s’envolent. Des chercheurs ont entendu leurs appels à l'aide et se penchent sur une probable solution. Ils réfléchissent à récolter le pollen et le pulvérisersur les récoltes pendant les beaux jours du printemps et du début de l’été.
Une autre solution pourrait être envisagée. Des scientifiques travaillent actuellement sur un OGM. Ils cherchent à modifier les gènes pour les rendre plus résistants à la chaleur. Ils espèrent mettre au point un organisme qui survive au froid de l’hiver et qui pousse avant les grosses chaleurs.
Si vous avez la chance d'avoir des plants de tomates en parfaite santé, qui ont été fécondés et donnent de très belles tomates, profitez-en pour cuisiner cette recette de tomates farcies.
Sources : repéré sur Slate, sourcé et lu sur BBC