Le gel et l'humidité mises en cause
Les récoltes seront “historiquement basses” cette année : voilà la conclusion, pour le moins sombre, faite par l'Agreste. La faute en partie au gel tardif d'avril dernier qui a brûlé une partie des bourgeons. Mais de ces conséquences, c'est encore un producteur qui en parle le mieux. En avril, quelques jours après la vague de froid, nous avions interviewé Jean-Baptiste Duquesne, propriétaire du château Cazebonne. Nous l'avons retrouvé 4 mois et demi plus tard pour savoir si sa vigne en avait pâti.
Mais ce n'est pas tout. Les conditions météorologiques de cet été, bien trop humides pour la saison, ont favorisé les maladies sur les vignes (mildiou et l’oïdium) et accentué les pertes.
Des récoltes divisées par 5 dans certaines régions
Si ce n’est pas la première fois que les vignerons connaissent un épisode de gel, rappelons les printemps de 1991 et de 2017, ils ont été particulièrement touchés par celui de cette année. En Champagne par exemple, la production sera la plus basse de ces 40 dernières années, ce qui pourrait pousser les professionnels à utiliser les réserves de vins des années précédentes. L’herbe n’est pas plus verte ailleurs : dans l’Yonne, ce sont les ⅔ de la production qui ont été détruites alors que l’on estime à 1/5ème le potentiel de récolte dans le Jura. En Alsace en revanche, les vignobles ont été faiblement touchés par le gel.
“La quasi-totalité des bassins viticoles a été touchée par le gel printanier, avec une intensité variable, notamment selon le cépage ou les bassins viticoles” précise le communiqué de presse d’Agreste.
-25% de récoltes par rapport à ces dernières années
Des aléas climatiques qui ne sont pas sans conséquences puisque, selon le service de statistique du ministère de l’Agriculture, les récoltes seront 25% inférieures à la moyenne de ces 5 dernières années.
33,3 millions d’hectolitres pourraient donc être récoltés selon les estimations faites ce 1er septembre contre 44,2 en 2020. Et l'Agreste de préciser “Le rendement serait proche de celui de 1977, année où la récolte viticole avait été réduite par un gel destructeur et des précipitations estivales.” De quoi fragiliser notre position de premier pays exportateur de vin et deuxième producteur juste après l’Italie.
Une plus petite production, mais de meilleure qualité ?
Tout n'est pas perdu pour autant. En commençant sa récolte plus tardivement que de coutume, Jean-Baptiste Duquesne s'est rendu compte que si la quantité n'était pas au rendez-vous, la qualité elle était bien présente.
Peu, mais de très bonne qualité : ne serait-ce pas là un mal pour un bien ? Les vins en biodynamie du domaine Château Cazebonne sont disponibles à la vente sur leur site. Mais au fait, savez-vous combien de temps se garde une bouteille de vin ? On vous dit tout dans notre article.
Un grand merci à Jean-Baptiste Duquesne pour avoir pris le temps de répondre à nos questions.