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Les régimes personnalisés selon notre ADN, ça marche vraiment ?

On ne sait plus quoi inventer en matière de régime. Après les régimes hyperprotéinés, les régimes hypocaloriques et le jeûne intermittent, voici le petit dernier en matière de perte de poids : le régime génétique. Vous faites vos courses, votre bracelet connecté à votre ADN vous dit si c’est une bonne ou une mauvaise idée d’ajouter l’article dans votre panier. 

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Les régimes personnalisés selon notre ADN, ça marche vraiment ?

Les régimes personnalisés selon l'ADN sont-ils plus efficaces que les autres ? Adobestock

Et si un simple bracelet pouvait contrôler votre poids et vous interdire de manger ? C’est l’idée qui se cache derrière les bracelets connectés mis sur le marché. Sur le papier, l’idée est simple : vous déposez un échantillon de salive dans un boîtier qui en déduit votre ADN. et le bracelet analyse votre ADN et vous suggère un panier de courses personnalisé selon les besoins nutritionnels de vos gènes. C’est aussi simple que ça.


Si cette pratique n’a pas encore passé les frontières de l’Hexagone, les tests génétiques étant réservés à une utilisation médicale, elle devient de plus en plus répandue / courante dans d’autres pays, à commencer par l'entreprise DNANudge. En lisant l’excellent article de nos confrères sur Slate, on s’est à notre tour posé la question de savoir si ça fonctionnait vraiment.

Les gènes sont plus complexes qu'il n'y paraît

Faire des tests ADN, c’est utile lorsque l’on a une pathologie. Dans ces cas-là, consommer un aliment ou une molécule peut-être dangereux pour la santé du fait des conséquences que cela implique sur notre métabolisme. Mais pour une personne en bonne santé, rien ne sert d’écouter notre ADN nous dicter le menu de la semaine.

Ce qui se passe dans notre organisme lorsque l’on prend ou perd du poids n’a rien de simple. Ce n’est pas 1 gène = 1 action. Tout est imbriqué, entremêlé, chaque action dépend de plusieurs gènes et facteurs différents. Un régime alimentaire personnalisé en fonction de notre génome n’auait donc pas plus d’effet qu’un régime alimentaire lambda.

Connaître son profil génétique ne rendrait pas le régime plus efficace

D’ailleurs, une étude de l’Université d’Harvard parue en 2018 arrivait à la même conclusion. Après avoir séparé les 600 participants en deux groupes, l’un suivant un régime pauvre en sucre et le second un régime pauvre en gras, et ce indépendamment de l’ADN des personnes, il s’est avéré que les résultats étaient similaires.

Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’un ADN a priori réactif aux sucres et pour lequel on serait tenté de réduire l’apport en glucides perdait finalement le même poids en suivant un régime pauvre en gras, pas personnalisé à ses gènes. Les chercheurs finissaient leur étude en soulignant le fait que “il n'y avait aucun effet significatif du génotype faible en gras ou faible en glucides sur la perte de poids, que le régime corresponde ou non à leur modèle de génotype.”

Les journalistes de Slate, dans leur papier sur le sujet, concluent qu’”il faudrait donc connaître tous les gènes impliqués et le pourcentage d'implication de chacun pour prédire exactement comment le corps va réagir, ce qui est loin d'être le cas actuellement. L'environnement joue également un rôle très important.”

Les recommandations pour une alimentation équilibrée

Pour l’heure, il y a consensus sur le fait qu’une alimentation variée et équilibrée, ni trop grasse, sucrée ou salée, combinée à une activité physique régulière, favorise un Indice de Masse Corporelle idéal. L’agence de la santé donne des recommandations d’apports caloriques selon notre mode de vie, notre âge et notre sexe. Pour savoir quoi manger chaque jour pour une alimentation équilibrée, c’est le top.

Et 750g de rappeler qu’en France, près d’1 Français sur 2 est en surpoids ou en obésité*. Les recherches sur l’efficacité des régimes ou, à l’inverse, leur potentiel effet “yoyo” sont mitigées. Alors, si votre surpoids n’entraîne pas de problème de santé, pourquoi vouloir ressembler aux photos retouchées et irréalistes des magazines plutôt qu’à 47% de la population réelle ? On vous recommande vivement la lecture de notre article autour du livre Le monde merveilleux du gras pour comprendre comment se forment nos bourrelets, d'où vient le gras, à quel moment il devient préoccupant pour notre santé et comment l'éliminer durablement lorsque c'est le cas.

Sources : Slate, Que valent vraiment les régimes en fonction de l'ADN ? / *Selon les chiffres de juin 2021 publiés par la Ligue contre l'Obésité / Mangerbouger.fr

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