L'appel de cette tablette de chocolat est trop fort pour résister ? Cette dernière part de pizza qui reste dans le frigo vous fait de l'œil ? Entre le stress, la fatigue et le manque de temps, la rentrée vous pousse à grignoter. On le comprend ; on est tous pareil. Pourtant, si l'on dit qu'il ne faut pas grignoter entre les repas, c'est qu'il y a une raison.
Quand on grignote, on ingère des calories dont notre corps n'a pas forcément besoin. Pour vous donner une idée, quelqu'un qui grignote de temps en temps mange 273 calories de plus par jour que ses apports recommandés. Pour quelqu'un qui grignote tous les jours, ce chiffre passe à 485 calories, soit plus de 22% des apports journaliers recommandés. Le problème, c'est que cet excès calorique peut entraîner de nombreux problèmes de santé, à commencer par un dérèglement de notre équilibre alimentaire.
Le plus souvent, on grignote des gâteaux, des viennoiseries ou des boissons sucrées. On ne va plus avoir faim en passant à table, alors on mange peu... mais on aura faim dans quelques heures, hors repas. Vous voyez le cercle vicieux se dessiner ? Sur le long terme, cette pratique peut causer des maladies cardio-vasculaires, du diabète ou du cholestérol. Bref, il ne fait pas bon de grignoter entre les repas. Ca, vous vous en doutiez. Mais saviez-vous que ce grignotage nocturne, tout comme une prise de repas sur des horaires décalés pourrait aussi affecter votre santé mentale ?
Des horaires décalés ? Un grignotage nocturne ? Attention à votre santé mentale !
Selon une étude américaine, les personnes qui travaillent en horaires atypiques (44% des Français d'après Le Point qui s'appuie sur les chiffres de Dares) et qui mangent la nuit, tout comme ceux qui grignotent de nuit, auraient un risque de symptômes dépressifs et anxieux plus important d'après les chercheurs du Brigham and Women's Hospital (Boston). Qui aurait dit qu'une part de pizza ou un carré de chocolat nous mettrait dans cet état ?
Quand on est stressé, il arrive que l'on mange plus. A l'extrême opposé, certaines personnes ne peuvent rien avaler quand elles ont la boule au ventre. Qui n'a jamais plongé une cuillère dans la pâte à tartiner ou dans le pot de glace quand il était triste ? Combien de paquets de chips a-t-on boulotté sous le coup du stress ? Autant de moments vécus qui nous poussent à croire que nos émotions et notre alimentation sont intrinsèquement liées. L'étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences renforce cette hypothèse.
Pour étudier le lien entre l'heure de nos repas et notre santé mentale, les chercheurs Américains ont séparé 19 personnes travaillant de nuit en deux groupes. Ceux du premier groupe devaient manger le jour. Ceux du second groupe devaient se nourrir le jour et la nuit. Résultat : l'humeur des personnes prenant leur repas en journée n'a pas changé. En revanche, le taux d'humeur dépressif a augmenté de 26,2% et le sentiment d'anxiété de +16,1% chez les personnes mangeant aussi la nuit.
"Les personnes travaillant en décalé ont un risque de dépression et d'anxiété de 25 à 40 % plus élevé, en partie à cause d'un désalignement entre l'horloge circadienne centrale et les cycles environnementaux/comportementaux quotidiens qui peuvent affecter négativement l'humeur et le bien-être émotionnel" détaillent les auteurs de l'étude.
L'explication est simple : le rythme biologique de notre organisme est réglé entre des phases d'éveil et des phases de sommeil. Pour schématiser, on serait au top de notre énergie entre 10h et 17h et que l'on soit dans un sommeil profond à 2 heures du matin. En travaillant ou grignotant la nuit, on désynchronise cette horloge biologique. C'est cette perturbation qui augmente le risque de symptômes dépressifs et anxieux.
L'Institut National de Recherche et de Sécurité ne dit pas autre chose lorsqu'elle étudie la corrélation entre travail de nuit et perte de vigilance, troubles du sommeil, prise de poids, risque de maladies.
Mais il est important de souligner que cette étude n'est fondée que sur 19 personnes, ce qui est trop peu pour en tirer des conclusions fiables. Cette étude n'est donc qu'une hypothèse qui nécessite des travaux de plus grande ampleur pour confirmer ou infirmer les résultats. De plus, il faut bien comprendre que ce n'est pas le fait de manger la nuit qui influence votre humeur, mais le fait d'être éveillé la nuit. Coudre, regarder une série ou faire un jogging pourrait avoir le même effet que ce repas ou ces grignotages nocturnes.