Si vous likez toutes les photos de plats à base de fromage fondu que vous voyez défiler sur votre feed Instagram, on met notre main à couper que vous êtes récemment tombé sur notre recette de flammekueche. Si vous n'êtes pas du tout intéressé par la cuisine, vous êtes probablement passé à côté de la recette des cookies chaï de Taylor Swift. Bref, vous voyez ce qui vous intéresse. Et cette tendance ne se remarque pas seulement sur les contenus food ; toutes les publications que vous voyez vous sont montrées parce qu'elles sont susceptibles de vous plaire.
Et ça, c'est problématique. Pour s'intéresser à de nouveaux sujets, prendre part à des débats et s'ouvrir à des points de vue différents du nôtre, il est essentiel de sortir de ces bulles de filtres. Pour votre équilibre alimentaire et donc votre santé, c'est pareil.
Quand l'algorithme nous dicte notre menu de la semaine
Il y a quelques jours, nous sommes tombés sur une publication très intéressante du média Explorefr. Dans cette courte vidéo, on apprend que les algorithmes sont là pour analyser nos comportements. Ce qu'on like, ce qu'on regarde, ce qu'on zappe au bout de 2 secondes : tout est noté et étudié pour affiner toujours plus les contenus suggérés. C'est pour cela que votre fil de Tiktok ne sera probablement pas le même que celui de votre voisin. Mais quel est le lien avec l'alimentation ?
La vidéo d'Explore y répond très bien. A force de voir toujours des contenus similaires, par exemple des photos de burgers, de pizzas ou de poutine, on y prend goût et on a envie de ne voir plus que ça (ou presque). Evidemment, ce biais concerne les aliments riches.
Pour le comprendre, il faut remonter à la préhistoire. A l'époque, nous n'étions pas certain de manger à notre faim le lendemain. Pour survivre, il fallait faire le plein d'énergie et stocker des lipides dès qu'on en avait l'occasion. Aujourd'hui, notre cerveau libère de la dopamine (l'hormone du plaisir) quand il voit ce type d'aliments. On salive, on like, on en reveux. On rentre alors dans un cercle vicieux de notre vie en ligne... qui impacte directement notre vie réelle.
En quoi un algorithme peut mettre votre santé en danger ?
D'après les chiffres avancés par Explore, 91% des 18-24 ans se laissent tenter par ce qu'ils voient. Les contenus food qui défilent sous vos yeux influencent votre alimentation. Or, si vous ne voyez de la fast-food ou de la comfort food très grasse le mardi soir, puis le mercredi et le jeudi, vous allez être tenté d'en manger le mardi soir, puis le mercredi et le jeudi.
L'influence des algorithmes sur votre alimentation soulève différents enjeux. A force de manger toujours la même chose, on peut être en carence de tel ou tel nutriment ou au contraire dépasser les apports recommandés journaliers d'autres nutriments.
On sait que la charcuterie et les viandes ultra transformées sont cancérigènes ; la viande rouge probablement cancérigène et qu'un manque de fibres associé à un excès d'additifs provoquent des troubles dans notre microbiote. En théorie, on peut être conscient des risques. Pourtant, chez les plus jeunes, les photos et vidéos partagées sur les réseaux sociaux sont plus fortes que les messages de prévention de Mangerbouger.
D'autre part, nos modes de vie ont évolué. Il faut adapter nos apports en calories. Or, ce type d'alimentation que notre feed peut nous recommander nous pousse à dépasser nos besoins énergétiques. Le risque de développer un diabète de type II, de l'obésité ou des maladies cardiovasculaires est accentué.
Pour autant, les algorithmes ne sont pas une fatalité et on peut tout à fait sortir de notre zone de confort et casser notre bulle de filtres. La vidéo d'Explore sur laquelle repose notre article le dit très bien : pour voir plus de contenus diversifiés, n'attendez pas qu'ils viennent à vous ; allez le chercher par vous-même.