Bientôt une pénurie de houmous ? Adobestock
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. Cette phrase clichée qui pourrait être tirée d’un Skyblog ou d’un profil Tinder correspond parfaitement à ce que l’on ressent quand personne n’a pensé à ramener du houmous au pique-nique.
La production de pois chiches en baisse de 20%
Cette sensation, à mi-chemin entre le désespoir et l’envie de tout plaquer pour aller cultiver nos propres pois chiches (on n’est jamais dans l’excès, sachez-le), pourrait bien devenir de plus en plus fréquente. La faute à une potentielle pénurie de pois chiche. Qui dit moins de pois chiches dit forcément moins de houmous. Comme le dit si bien Bénabar, c’est l’effet papillon. Après la guerre du houmous, voilà la pénurie du pois chiche.
Bon, revenons-en en fait. Le 6 juillet, le site d’informations américain Reuters a lancé une bombe dans le monde culinaire en annonçant la baisse de production de pois chiches. Un coup de clic droit et de “traduire en français” plus tard, on peut vous faire un résumé de la situation. Spoiler : la raison est un copier-coller de nos dix derniers articles de pénurie de produit. A force d'enchaîner les pénuries de moutarde, d'huile et de beurre, va-t-on arriver à un rationnement pour faire face ? A cause de la guerre en Ukraine, des problèmes d’approvisionnement et des conditions climatiques, la production de pois chiches devrait baisser de 20%.
Comment une guerre peut-elle entraîner une pénurie de pois chiches ?
L’Ukraine et la Russie sont des gros producteurs et exportateurs de pois chiches. Et pas qu’un peu, mon neveu : la Russie est habituellement le premier exportateur mondial de pois chiches* avec 250 000 tonnes vendues chaque année. Forcément, si vous ne connaissez pas les chiffres de la production mondiale, ça ne vous avance à rien.
Sachez que la Russie représente à elle-seule ¼ de la production mondiale. Rien que ça. Comme si ça ne suffisait pas, l’Ukraine est aussi un gros producteur avec 40 000 tonnes exportées par an, d’après les chiffres rapportés par Ouest-France.
Autour de nous, on entend beaucoup de personnes dire que l’on remet toujours la responsabilité sur ce conflit Russo-Ukrainien. Et à juste titre : à cause de la guerre, les producteurs n’ont pas pu semer ou récolter leur production de pois chiches. Pour ceux qui ont pu, malgré tout, maintenir leur production, c’est l’étape de l’exportation qui pose problème.
La Russie connaît des sanctions économiques et les ports d’Ukraine sont bloqués ou minés. Certaines usines sont fermées, des infrastructures ont été détruites. Résultat : le peu de marchandise disponible est acheminé par voie ferroviaire, ce qui prend du temps et coûte bien plus cher.
Les changements climatiques ont un impact négatif sur la production
On pourrait se dire que la production mondiale ne repose pas que sur 2 pays, mais c’était sans compter sur la baisse de récolte côté Etats-Unis, le 4e exportateur mondial**. En 2018, les USA produisaient quasi 300 000 tonnes de pois chiches. A cause du réchauffement climatique et de la sécheresse qui en découle, la récolte s’annonçait moins rentable. Les agriculteurs Américains n’ont pas voulu se mouiller et se sont tournés en partie vers d’autres cultures (maïs et blé), réduisant de 5% la plantation de pois chiches.
Et comme ça ne suffisait pas, il fallait aussi que le Canada (gros producteur) et l’Australie (énorme exportateur mondial) connaissent des grosses pénuries de production liés aux aléas climatiques (sécheresse ou inondations).
Qui va subir cette crise du pois chiche ?
Malgré notre passion non dissimulée pour le houmous et les currys végétariens, les Français restent des petits consommateurs de pois chiches. D’après une étude de FranceAgrimer parue en 2018, seulement 3% des ménages français en achètent ne serait-ce qu’une fois par an. Au cas où il fallait préciser, c’est peu. Ce sont surtout l'Inde, l’Egypte et le Moyen-Orient qui vont subir de plein fouet cette crise du pois chiche puisque le pois chiche est très consommé dans ces régions du monde.
Pourtant, les pois chiches ont tout pour plaire. Ils se cuisinent facilement (en bocal ou en conserve, ils n'ont même pas besoin de tremper toute la nuit) et ne procurent pas de ballonnements si on ajoute une pincée de bicarbonate dans l'eau de cuisson. Si c'est le manque d'inspiration qui vous empêche d'en consommer davantage, c'est un problème assez facile à résoudre. Voici 5 recettes de l'entrée au dessert à faire avec des pois chiches.