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Pesticides dans l’agriculture : à quoi servent-ils ?

Les pesticides sont extrêmement nocifs pour la santé et l'environnement, c'est un fait. Mais alors pourquoi continue-t-on d'en utiliser ? C'est ce que l'on cherche à savoir dans cet article. 

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En 2025, la France devra réduire de 50% son utilisation de pesticides. Engagement plus facile à dire qu’à faire car les pesticides sont largement employés dans l'agriculture française. Quasi 1 fruit, légume ou céréale sur 2 présente des traces de pesticides. On vous explique comment retirer un maximum de pesticides de vos fruits et légumes. S’ils sont aussi présents dans l'agriculture, c’est qu’il y a une raison. On a voulu comprendre concrètement ce qu’étaient et à quoi servaient les pesticides. Décryptage.

Qu’est-ce qu’un pesticide ?

C'est quoi, un pesticide ? Adobestock

C'est quoi, un pesticide ? Adobestock

Pour nos lecteurs anglophones, ce mot est transparent. Composé de l’anglais pest, qui veut dire ravageur, et du suffixe latin -cide qui veut dire tuer, un pesticide est donc une substance qui vise à éliminer les organismes qui pourraient endommager une culture et sa récolte.

Il existe des milliers de pesticides, et ce bien avant notre ère. Chez les Grecs, on utilisait de l’arsenic et du soufre. Depuis, les composés ont un peu évolué. Les principaux pesticides se regroupent dans 3 catégories : les herbicides (pour lutter contre les mauvaises herbes qui absorbent les ressources à la place de la culture), les insecticides (pour lutter contre les insectes) et les fongicides (pour lutter contre les maladies provoquées par certains champignons). Au cas par cas, les agriculteurs peuvent avoir recours à d’autres produits phytosanitaires pour lutter contre une menace précise.

Pourquoi utilise-t-on des pesticides ?

Pourquoi utilise-t-on des pesticides ? Adobestock

Pourquoi utilise-t-on des pesticides ? Adobestock

Les agriculteurs n’éliminent pas les mauvaises herbes, oeufs de mouches ou champignons par plaisir. S’ils le font, c’est pour soigner ou sécuriser leurs récoltes et ainsi assurer un bon rendement. Évidemment, cette réponse entraîne une nouvelle question : sans pesticides, les récoltes sont-elles vraiment durement impactées ?

C'est le site Universalis qui répond à cette question. “En France, la nuisibilité moyenne des maladies est aujourd’hui de l’ordre de 17 quintaux [1 700 kilos] par hectare (q/ha) pour un blé non traité, de 7 q/ha pour le pois et de 8 tonnes par hectare (t/ha) pour la pomme de terre. En l’absence de protection, les dégâts causés par les insectes sont, quant à eux, estimés, en moyenne, à 10 q/ha pour le blé, 13 pour le maïs et 7 sur le pois, soit un taux de perte moyen d’environ 15 p. 100 pour ces trois cultures. Enfin, s’agissant des adventices, la concurrence avec les cultures peut entraîner des pertes de 5 q/ha pour le blé, 20 sur le maïs et jusqu’à 10 tonnes pour les pommes de terre.

C'est du charabia pour vous ? Pour simplifier, les récoltes seraient effectivement moins bonnes, et pas qu'un peu.

Pour éviter tout risque, les agriculteurs partent parfois du principe qu’il vaut mieux “prévenir que guérir” pour assurer leurs récoltes. Le niveau de vie d’un agriculteur étant modeste, comme en témoignent les nombreuses manifestations de ces dernières années sur le sujet, il est entendable qu’ils ne veuillent prendre aucun risque sur ce qui est pour eux une source de revenus. Mais il n'y a pas que la question financière : certains traitement sont indispensables pour éradiquer des maladies dangereuses pour l'homme.

Entre la prévention et les traitements, ce sont plus de 75 000 tonnes de pesticides qui sont employées chaque année. Outre les raisons financières et sanitaires, l'emploi des pesticides est aussi dû à une cause démographique.

Produire plus pour nourrir tout le monde

Des raisons financières, sanitaires et démographiques. Adobestock

Des raisons financières, sanitaires et démographiques. Adobestock

Entre pro et anti-pesticides, le débat fait rage. D’un côté, ces produits phytosanitaires peuvent causer de graves problèmes de santé et ont des répercussions environnementales. Mais, de l’autre, ils permettent d’augmenter le rendement sur une même surface. Ce qui évite en théorie de devoir étendre les surfaces et donc d’avoir recours à la déforestation. Si l’on a besoin de plus de rendement, c’est d’une part pour une raison économique, mais aussi démographique.

Sur ce point, l’Organisation Mondiale de la Santé nous éclaire. “La Division de la population des Nations Unies estime que, d’ici 2050, il y aura 9,7 milliards d’habitants sur terre – soit environ 30% de plus qu’en 2017. Cette croissance démographique se produira presque en totalité dans les pays en développement.”

Ils poursuivent “Selon les projections de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 80% de l'accroissement de la production alimentaire nécessaire pour faire face à cette croissance démographique proviendraient, dans les pays en développement, des hausses des rendements et des nombres de cultures échelonnées possibles sur une même terre, au cours d’une même année. On attend de l’extension des terres agricoles une augmentation de la production alimentaire de 20% seulement.”

Existent-ils des alternatives ?

Existe-t-il des alternatives ? Adobestock

Existe-t-il des alternatives ? Adobestock

Des pistes sont régulièrement étudiées -et parfois adoptées- par les agriculteurs pour réduire l'utilisation qu’ils font des pesticides, outre l'agriculture raisonnée. Qu'il s'agisse de limiter la ponte et la prolifération d'insectes, de désherber mécaniquement, de choisir un herbicide naturel, de se tourner vers la permaculture ou de faire des lâchers d'un organisme ennemi du bio-agresseur, toutes ces techniques ont un coût financier et humain.

En effet, elles demandent plus de main d'œuvre, de connaissances techniques ou d’efforts pour être aussi efficaces. Les agriculteurs doivent avoir les moyens financiers et humains de se former à ces nouvelles techniques, d'analyser leurs sols pour adapter les techniques à leurs cultures et de les appliquer manuellement ou mécaniquement. Ce qui explique qu’encore aujourd’hui, les pesticides soient utilisés dans l’agriculture, bien qu'à trop fortes doses ces produits restent très nocifs pour la santé et l'environnement.

Pour limiter votre consommation, privilégiez les aliments issus de l'agriculture biologique, qui utilise moins de pesticides, et privilégient au maximum les produits naturels. Voici les 12 fruits et légumes à consommer de préférence bio pour limiter l'absorption de pesticides.

Sources : Universalis, Sytnhèse d'expertise "Réduire l’utilisation des pesticides et en limiter les impacts environnementaux" de l'Inrae, OMS, "Pesticides en France, du constat à l'action" par Macif, "A quoi servent les pesticides, qui se retrouvent dans notre alimentation ?" par Les décodeurs du Monde.

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