Chaque année, vous avez votre petit rituel. Après être passé(e) chez le coiffeur, vous foncez en direction de la galerie marchande en quête de chocolats à offrir à votre moitié pour la Saint-Valentin. Ça ne vous viendrait pas à l’esprit de lui offrir du caramel, des bonbons ou cette recette de Paris-Brest, même si il ou elle en raffole. Non, non et non : pour la Saint-Valentin, ce sera des chocolats sinon rien. Mais d’où vient cette tradition ?
On entend déjà certains grincer des dents et marmonner derrière leur écran qu’il s’agit d’un argument marketing. Oui… mais pas que. Allez, on vous explique les raisons culturelles, sociales et monétaires de cette tradition en 2 minutes top chrono.
D'une boisson amère à un gage de fertilité...
Chez les Aztèques, le “Xocoalt” -que les conquistadors Espagnols ont traduit à leur sauce par chocolat au 16ème siècle- était une boisson amère à base de cacao et de miel. Un peu comme le gingembre aujourd’hui, on pensait à l’époque que le chocolat était aphrodisiaque et qu'il assurait la fertilité. Preuve en est, le chocolat était l’emblème de Xochiquetzai, la déesse de la fertilité. Avec de telles propriétés, il n’était pas étonnant que l’empereur Aztèque boive jusqu’à 50 tasses de chocolat par jour avant de se rendre dans son harem !
Cette réputation a perduré au 17 et 18ème siècles. Les femmes de pouvoir, comme la Comtesse du Barry et la marquise de Pompadour, proposaient systématiquement une tasse de chocolat chaud à leur conquête pour attiser leur désir, ce qui renforçait inévitablement l'image érotique du chocolat. Mais de là à devenir l’emblème de la "fête de l'amour", il y a un monde. Non ?
La Saint-Valentin, c'est quoi ?
Pour comprendre pourquoi on offre aujourd’hui des chocolats à la Saint-Valentin, il faut connaitre l’histoire de cette fête. Certains estiment qu’elle existe depuis le 5ème siècle chez les Romains qui célébraient la fertilité, d’autres depuis le 14ème où les Britanniques estimaient que c’était le jour de l’année où les oiseaux s’accouplaient. Quelle que soit l'origine, le résultat est le même : aujourd'hui, on célèbre l'amour sous toutes ses formes le 14 février. Mais pourquoi offrir spécifiquement du chocolat ?
Pourquoi offrir du chocolat à la Saint-Valentin ?
Si, au départ, on s’échangeait des mots doux, on a vite préféré des petits chocolats. Il faut dire qu’en France, on aime ça ! On en mange 7,3 kg par an et par personne. Première raison évidente : si la personne aime le chocolat, ça lui fera plaisir d’en recevoir. CQFD. Mais ce n'est pas la seule explication.
Au 19ème siècle, le chocolatier britannique Richard Cadbury (oui, oui, le même que dans la pub pour les Fingers) a inventé une boîte de chocolats en forme de cœur. C'est mignon, c'est romantique, c'est pratique : il n’en fallait pas plus pour séduire les femmes qui pouvaient réutiliser cette jolie boîte comme un rangement et les hommes qui y voyaient un présent suffisamment luxueux pour être offert… et bien moins cher qu’un bijou ou qu’un parfum comme on l'apprend dans cet article de Slate.fr qui reprend les propos de CNN.
Ce chocolatier britannique était futé : le 14 février, c’était une période creuse pour la vente de chocolats ; pile entre Noël et Pâques. Très vite, tous les commerçants ont compris qu’ils avaient tout à gagner en se prêtant au jeu des boîtes de chocolats personnalisées pour tous les styles. Des économies pour les clients, le plaisir de recevoir des gourmandises dont on raffole et l'idée d'un effet aphrodisiaque : il ne manquait qu'un peu de marketing pour que la mayonnaise ne prenne.
Le chocolat, un aphrodisiaque avéré ?
Depuis le début de l'article, vous vous demandez si les Aztèques avaient raison concernant les propriétés aphrodisiaque du chocolat ? Allons, allons, ne vous emballez pas trop vite. Certes, le chocolat contient une endorphine appelée “hormone de l’amour” qui nous rend euphorique. Il contient aussi de la sérotonine, bien connue pour nous apaiser et nous détendre avant de dormir.
Mais comme on le disait dans notre article sur les 4 idées reçues autour du chocolat, ces molécules y sont présentes en très faibles quantités. Si ça influence notre humeur, c’est parce que le fait d’en manger nous procure du plaisir et, à ce moment-là, notre cerveau libère de la dopamine (l’hormone du bonheur).
Sources : Slate, Radio Canada, CNN