Rappelez-vous vos années de collège, lorsque vos parents vous préparaient du poisson en papillote ou un filet de limande pané la veille d’un contrôle de maths ou d'un exposé d'histoire. Savez-vous pourquoi ils cuisinaient ça ? Selon l’Agence Nationale de Sécurité et de Santé (Anses), les poissons riches en oméga 3 contribuent à “la prévention des maladies cardio-vasculaires et sont nécessaires en particulier au développement et au fonctionnement de la rétine, du cerveau et du système nerveux.” Tout pour bien apprendre sa leçon, être en pleine forme et avoir une bonne note au contrôle.
Mais, en plus des oméga 3, les poissons contiennent aussi des protéines, des minéraux, des oligoéléments et des vitamines A, D et E indispensables au bon fonctionnement de notre organisme puisqu’elles préviennent du vieillissement de nos cellules, limitent le risque de maladies et jouent un rôle dans la vision. Dit comme ça, consommer du poisson serait 100% gagnant. Mais en réalité, pas tout à fait.
Tous les poissons ne se valent pas
En fonction du poisson et de son origine, d’autres constituants peuvent s’ajouter à la liste. Et c’est là que le tableau s’assombrit puisqu’il s’agit de polluants comme des dioxines, des PCB (polychlorobiphényles, des substances chimiques utilisées pour leur efficacité dans l'isolation électrique) et du méthyl-mercure. Concrètement, ces substances sont toxiques à haute dose.
Alors que les PCB seraient de potentiels perturbateurs endocriniens qui pourraient être la cause de certains cancers, le méthylmercure est toxique à forte dose pour le système nerveux central et “peut ainsi provoquer des troubles comportementaux légers ou des retards de développement chez les enfants exposés in utero ou après la naissance, même en l'absence de signes toxiques chez la mère” complète l’Anses. Mais, encore une fois, le risque dépend de la dose consommée, il n’y a pas de raison de paniquer.
Mais alors, quels sont les poissons qui contiennent ces polluants ?
Tous les poissons en contiennent à des doses plus ou moins grandes mais, pour faire simple, “les PCB et les dioxines se retrouvent préférentiellement dans les poissons les plus gras (anguilles) ainsi que dans certains poissons bio-accumulateurs (barbeau, brème, carpe, silure), et le méthyl-mercure dans les poissons prédateurs sauvages” informe l'Agence.
Les poissons gras contiennent donc plus d'Oméga 3 mais aussi davantage de PCB et de dioxines que les autres. Maintenant que l'on sait ça, il reste encore à savoir les identifier.
Quels sont les poissons dits “gras” ?
L’Agence Nationale de Santé publique a classé les poissons en deux catégories : les poissons gras et les poissons maigres. Leur différence est toute simple. Les premiers ont une forte teneur en lipides, égale ou supérieure à 2% tandis que les poissons maigres (thon en conserve, lieu noir, colin, cabillaud, merlan, sole, raie, julienne, merlu, baudroie, lotte, carrelet, limande) auront un taux de lipides inférieur à ce chiffre.
Mais même entre poissons gras, il y a des différences. D’un côté, il y a ceux qui sont riches en Oméga 3 à longue chaîne, avec 3g/100g. C’est le cas du saumon, de la sardine, du maquereau, du hareng et de la truite fumée. De l’autre, ceux qui sont un peu moins riches en oméga 3 à longue chaîne (1,4g/100g). On peut ici lister le rouget, les anchois, le pilchard, le bar, la truite,la dorade, le turbot, l’éperlan, le brochet ou encore le flétan.
On l’aura compris, la liste des poissons gras est longue. Mais du coup, on fait quoi ? On n'en mange plus ? Non : pas besoin de se priver définitivement, il suffit de respecter les doses hebdomadaires conseillées pour profiter de tous les bienfaits sans se mettre en danger.
Les recommandations pour manger du poisson sans danger
Rassurez-vous, l’Anses a étudié la fréquence de consommation pour laquelle les bénéfices l’emportent largement sur les risques potentiels, et ça pour chaque poisson. A partir de ça, l'agence en a tiré des conclusions et des recommandations.
- Varier les espèces et l’origine des poissons
- Consommer 2 portions de poissons par semaine, en alternant poisson gras et poisson maigre.
- Ne consommer de l’anguille qu’à titre très exceptionnel
Vous le voyez, il n'y a donc pas de bon ou de mauvais poisson en soi. Consommés en quantités raisonnables, les poissons gras et maigres ne vous feront pas dépasser les doses maximales recommandées et il n'y aura donc pas de risque pour votre santé.
Mais ces recommandations ne s’appliquent pas à tout le monde. Pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants de moins de 3 ans, les consignes sont encore plus drastiques.
- Limiter la consommation de thon, de lotte, de loup, de bonite, d’empereur, de grenadier, de flétan, de brochet, de dorade, de raie et de sabre à 150g par semaine. La quantité diminue à 60g pour les enfants en bas âge.
- Eviter la consommation d’espadon, de marlin, de siki, de requin et de lamproie.
Source : Anses. Manger du poisson : pourquoi, comment ?