L’inquiétude pèse sur les récoltes. Avec le retour annoncé de la neige et des basses températures, la France semble traverser un épisode similaire à celui de l’année dernière en 2021. Le problème ? Il avait dévasté les vignobles et plusieurs régions d’arboriculture entraînant au total 2 milliards de pertes de chiffre d’affaires. De nombreuses personnes avaient subi cette crise comme ce vigneron en pleine détresse que nous avions rencontré. Cette année encore, les agriculteurs craignent de voir leurs cultures être détruites par le gel et ça se comprend.
Les végétations trop en avance
Le plus gros problème vient surtout de certaines végétations qui sont en avance à cause des températures douces de ce mois de mars. Contrairement au gel, elles sont plutôt inhabituelles. Or, elles sont à l’origine de l’accélération du processus de maturation des végétaux et de l’ouverture de leurs bourgeons. C’est à ce moment que les végétations deviennent plus vulnérables puisque le gel détruit les premières pousses. Le risque de dégâts est alors modéré en fonction de l’avancée de la végétation au moment du gel.
L’impact de la neige
Pour les grandes cultures, la neige ne devrait pas avoir trop d’impact. En revanche, l’arboriculture risque d’être fortement impactée. Selon les scénarios les plus pessimistes, les arbres les plus touchés seraient les abricotiers, les pruniers, les poiriers et les cerisiers. Les pertes pourraient être comprises entre 90 % et 100 % dans le centre de la France.
Tout n’est pas joué puisqu’une couverture nuageuse pourrait réussir à éviter ces prévisions catastrophiques. Cependant, il faudra attendre les jours suivants pour déterminer les potentiels dégâts puisqu’il reste une inconnue majeure : la durée de la vague de froid. Si elle est attendue jusqu'au 4 avril, on ne peut pas dire pour le moment si elle durera plus longtemps.
Un pronostic rassurant ?
Pour l’instant, Météo France se veut rassurante. Mathieu Regimbeau, ingénieur en agrométéorologie à Météo France, s’est exprimé sur le sujet : « On peut espérer avoir moins de dégâts que l’an dernier». Selon lui, le froid sera « moins brutal et plus modéré».
Serge Zaka, agroclimatologue, a également pris la parole sur le sujet auprès du média Réussir: « tous les modèles ne sont pas en accord sur les valeurs de températures minimales ». On ne sait pas vraiment jusqu’où vont descendre les températures minimales ce qui laisse un bon espoir pour les cultures.
Des moyens de protection mis en place
Pour se parer à cette vague de froid et protéger au mieux leurs végétations, arboriculteurs et viticulteurs ont pris les devants. Pour les arboriculteurs, le but est de mettre en place un certain nombre de protections notamment sur les cultures les plus à risque comme les abricots, pêches et pommes. Du côté des viticulteurs, des bougies ont été installées aux pieds des vignes afin de leur apporter de la chaleur pendant quelques heures. On espère éviter le même scénario de l’an dernier qui avait conduit à une baisse des récoltes de vin de 30% en 2021.