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Si on continue cette mauvaise habitude, on peut dire adieu aux sushis

En France, nous sommes de gros consommateurs de sushis. Or, certaines de nos pratiques pourraient provoquer une pénurie de saumon et de thon, et donc de sushis. Pourquoi s'inquiète-t-on d'un risque de pénurie et que faire pour éviter ça ? 

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Que celui qui ne s’est jamais laissé tenter par une livraison de sushis un vendredi soir nous jette la première pierre. Les jeunes adultes, entre 20 et 34 ans, sont les plus friands de cette spécialité japonaise. D’après une étude TNS Soffres, 1 personne sur 5 commande au moins une fois par mois des sushis. Mais à force, ces dépenses peuvent vite faire un trou dans le portefeuille. Pour économiser, pourquoi ne pas apprendre à façonner vos sushis maison ?

Vers la fin des menus B13 ?

On pourrait payer nos sushis bien plus cher. Adobestock

On pourrait payer nos sushis bien plus cher. Adobestock

Triste nouvelle pour les consommateurs de sushis : ils pourraient bien disparaître de nos applications de livraison et les rayons des grandes surfaces. Autre probabilité : ils pourraient voir leur prix grimper en flèche.

Déjà que le saumon a récemment connu une augmentation historique de son prix, au point de coûter très cher, on ne serait pas étonné de voir le même scénario s’abattre sur notre menu B13. Rassurez-vous, ce n’est pas du tout lié à une potentielle interdiction de vente ou une décision de justice. Si on risque de ne plus manger autant de sushis qu’avant (ou de vendre un rein pour s’en procurer), c’est à cause de la surconsommation de poisson.

Un marché en pleine croissance

Le commerce de sushis est un marché fructueux. Adobestock

Le commerce de sushis est un marché fructueux. Adobestock

On enfonce une porte ouverte en disant que l’économie repose sur le principe de l’offre et de la demande. Le problème, c’est que depuis quelques mois, la demande est nettement supérieure à l’offre.

Aux Etats-Unis, le marché du sushi a augmenté de presque 24% en 2022, d’après une étude réalisée par Ibis World et citée dans l’article d’Istitute of Food Technologists. La demande grandit, mais pas la quantité de poissons disponibles dans les mers et océans. Là-bas, d'après IFT, les consommateurs commencent déjà à ressentir la pénurie.

La France, mauvais élève en matière de poissons

Un Français consomme en moyenne 33kg de poisson par an. Adobestock

Un Français consomme en moyenne 33kg de poisson par an. Adobestock

Pour l'heure, la vente de sushis en France n'a pas été influencée par les conséquences de la surpêche. Mais à ce rythme-là, c'est possible que nous soyons nous aussi touchés d'ici quelques mois. Et pour cause : les Français ont des mauvaises habitudes.

En théorie, on devrait manger seulement 2 fois par semaine du poisson, toutes sources confondues, si l'on en croit les recommandations de l'Anses.

Dans les faits, les Français comptent parmi les plus gros consommateurs de poissons à l'échelle européenne (le 5e, pour être précis). Depuis 20 ans, notre consommation n'a fait que croître pour atteindre, aujourd'hui, une moyenne de 33,5kg de poissons par an et par Français.

Petit hic : on consomme le plus souvent du saumon, du thon et des crevettes. D'une part, ces poissons ne sont ni élevés ou pêchés chez nous et, de l'autre, une surconsommation de ces poissons entraîne une surpêche et un risque d'extinction de ces espèces. Sans saumon ni thon, plus de sushis. CQFD.

Les poissons sont comme les fruits : ils ont une saison

les poissons ont aussi une saisonnalité. 750g

les poissons ont aussi une saisonnalité. 750g

Pour éviter cela, des alternatives pourraient être mises en place. Certains chefs réfléchissent à se tourner vers des poissons locaux, en mettant l’accent sur la pêche durable et la traçabilité. D’ici quelques années, on pourrait même manger du poisson créé en labo.

En attendant d’en savoir plus sur l’évolution du marché du sushis en France, les consommateurs peuvent déjà agir pour limiter les enjeux environnementaux, à commencer par manger du poisson de façon plus responsable. Car on n’en est pas toujours conscient, mais chaque poisson a une saison, exactement comme les fruits ou les légumes. En consommant du poisson hors saison, vous pourriez perturber son cycle de reproduction et réduire un peu plus la quantité de poissons disponibles. Autre conseil pour limiter le risque de pénurie de poissons, et donc de sushis, c’est d’acheter des produits de la mer issus de la pêche durable.

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