Depuis le début des années 1960, la consommation d'alcool ne fait que chuter. Selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), un Français consommait en 2022 10,7 litres d’alcool pur contre 26 litres en 1961. Pourtant l'alcool reste une cause majeure de morts prématurées en France : d’après le Ministère de la Santé, on impute environ 49 000 décès par an dû à la consommation d’alcool.
Afin de diminuer l’impact de ces pratiques addictives, des sénateurs PS, de droite et du groupe Renaissance proposent d'instaurer un “prix plancher” sur les boissons alcoolisées. Cet amendement - avancé dans le cadre de l’examen du budget 2024 - préconise un prix minimum de 50 centimes par unité d’alcool pur. Voici ce qu’il faut savoir sur ce projet.
Des prix plancher en fonction de la quantité d’alcool
Pour calculer le coût de cette nouvelle mesure, il est nécessaire de connaître ce que représente une unité d'alcool. On considère qu’elle correspond à environ 10 grammes d'alcool pur. À titre d’exemple, une bouteille de bière de 33 centilitres compte pour une unité tandis qu’une bouteille de vin de 75 cl contient de son côté environ sept unités d'alcool. Côté prix, le coût minimum d’un pack de 12 bières serait donc de 7,44 euros. Concernant le vin, aucune bouteille ne pourra être vendue en dessous de 3,50 euros.
Si cette proposition est adoptée, elle touchera également les cubis ou "bag in box" souvent vendus en conditionnement de 5 litres. Privilégiés pour les événements grâce à leur prix d’achat attractif (autour des 10 euros), ils devraient subir une très forte augmentation passant à minimum 24 euros par cubi.
Une mesure efficace en Ecosse
Après la stratégie de prévention de la France sur les dangers de la consommation d’alcool et la mise en place de taxes, cette nouvelle mesure vise désormais l’interdiction de vente de boissons alcoolisées à bas prix. Déjà appliquée en Écosse, cette mesure a permis de faire baisser la mortalité liée à l’alcool d’environ 13,5 % depuis 2018.