Vous ne le savez peut-être pas, mais vous vous êtes probablement fait arnaquer en achetant votre miel. Ajout d’eau ou de sirop de sucre : selon la répression des fraudes, 1 miel sur 10 serait falsifié comme on alertait dans notre précédent article Gare aux faux miels. Le but de ces modifications ? Produire plus pour répondre à la demande des 40 000 tonnes* consommées chaque année. Or, la règle est claire : interdiction formelle de l’appeler miel si on ajoute ou modifie le produit pur et naturel des abeilles.
Une origine encore trop floue
Une autre solution est alors possible : importer du miel. Aujourd’hui, seules 40% de la consommation des Français est produite dans le pays*. Le reste vient en grande majorité d’Espagne ou de Chine.
Ce qui pose problème, ce n’est pas tant l’origine du produit que l’absence de mention qui l’indique sur l’étiquette. Combien de fois peut-on lire « mélange de miels originaires et non-originaires de l’UE » ? Mais ce manque de transparence de certains producteurs est aujourd’hui pointée du doigt par la DGCCRF (la répression des fraudes).
A partir du 1er juillet, l’origine du miel devra obligatoirement être indiqué - de façon claire- sur l’emballage des pots conditionnés en France. Le texte de loi disponible sur Legifrance précise par ailleurs que « cette indication devra également respecter l'exigence de loyauté qui résulte des dispositions du règlement (UE) n° 1169/2011 s'agissant notamment de l'ordre dans lequel le nom des pays d'origine doit apparaître. Par ailleurs les miels conditionnés en dehors du territoire national pourront faire référence à une origine UE et/ou non UE. »
Concrètement, ça change quoi pour le consommateur ?
Que votre miel vienne d’un petit producteur à deux pas de chez vous ou d’un apiculteur argentin, ça ne change -à première vue- rien. Mais d’après Alain Roger, apiculteur et président de l'association Nature et abeilles, la réponse est plus complexe que cela.
« Lorsque l'origine du produit n'est pas clairement indiquée, il est facile de tromper les consommateurs par ajout de colorant ou de sirop. Surtout que rien, ni la consistance, ni la texture ou la couleur ne peut être un indice fiable pour choisir son miel. Pour être certain que le miel soit naturel, à base de pollen, non pasteurisé et non adultéré, le mieux reste donc d'éviter les indications trop vagues sur les étiquettes » nous confiait-il dans un précédent article.
La transparence sur l’origine des miels vise donc à éviter les fraudes de faux miel (par ajout d’eau ou de sirop de sucre) et par là d’assurer un miel de bonne qualité. Une fois notre bon miel de sapin, de lavande ou d'acacia acheté, il ne faudrait pas le gâcher. Une question se pose alors : le miel se périme-t-il ?
* D'après les chiffres de la DGCCRF de 2015.