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Les steaks végétaux ne quitteront pas nos rayons

Mercredi 27 juillet, le Conseil d'Etat est revenu sur un décret appliqué le 29 juin dernier. Ce dernier interdisait les appellations carnées pour les produits à base de végétaux. Pourquoi un tel revirement de situation ?

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On rembobine et on recommence. Il n’y a même pas un mois, on annonçait l’interdiction de mise sur le marche de produits simili-carnés sous l’appellation de “steak”, “lardon” ou “bacon” végétaux à partir du 1er octobre. On ne devait alors plus trouver de steak végétarien dans les rayons !

Fini les steaks végétaux

Les produits simili-carnés pourront-ils continuer de s'appeler ainsi ?

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Le 29 juin, une loi d’application passait : celle d’interdire la terminologie associée à la viande et au poisson (comme steak, nuggets ou filets) aux produits végétaux. Les interprofessions de la viande justifient cette mesure, promulguée en 2020, en avançant des arguments de savoir-faire et de transparence vis-à-vis du consommateur. Selon eux, des produits végétaux avec un nom évocateur d’un produit animal peuvent porter à confusion.

Le décret devait entrer en vigueur au 1er octobre 2022. Dans les faits, un temps de transition était envisagé entre le 1er octobre et le 31 décembre 2023 pour laisser aux industriels de simili-carnés le temps d’écouler la production déjà étiquetée et s’adapter à la mesure à venir. Dans cette période, l’indulgence devait être de rigueur. Mais elle n’a plus lieu d’être puisque le gouvernement est revenu sur ce décret.

Un décret suspendu

Le Conseil d’Etat est revenu sur ses propos ce mercredi 27 juillet, d’après une décision en urgence consultée par l’AFP. Protéines France, une association de défense des industriels de produits simili-carnés, demandait la suspension dudit décret. Selon ce porte-parole, la date butoir du décret est trop proche et ne permet pas aux marques concernées d’adapter leurs pratiques. L’association estime aussi que cette mesure pourrait faire perdre des parts de marché aux marques comme Heura, Happyvore et compagnie.

En revenant sur sa décision initiale, la France s’accorde (de façon provisoire) avec la décision du Parlement européen. En octobre 2020, un texte de loi demandant la même chose - à savoir interdire les termes liés au règne animal pour des produits végétaux- était rejeté. Seuls les simili-produits laitiers n’ont pas le droit, depuis, d’être identifiés sous l’appellation yaourt, fromage ou lait.

L'offre simili-carné s'accroît chaque année. Adobestock

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Guillaume Hannotin, l’avocat de l’association Protéines France, est satisfait de ce sursis, en attendant la décision finale. « Le Conseil d’Etat a retenu notre moyen tiré de l’impossibilité pour les denrées végétales de sortir du champ lexical qui s’approche de près ou de loin de la viande » expliquait-il à l’AFP, d’après les propos repris par l’Obs.

Eux se félicitent de cette décision, alors que, du côté de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes), on ne comprend pas. Selon eux, les marques avaient largement le temps de se réorganiser depuis 2020, date à laquelle la loi a été promulguée.

Qui a raison, qui a tort : on n'a pas d'avis. C'est une bonne chose de réduire sa consommation de viande, à la fois pour l'environnement et pour sa santé. Mais attention : si vous vous tournez vers les produits simili-carnés, quel que soit leur nom dans les mois à venir, leur composition ne changera pas forcément. Et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, steaks veggie ne rime pas toujours avec healthy.