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Buvez-vous du pipi de rat tous les jours sans même vous en rendre compte ?

Samedi après-midi, 36°C à l'ombre : vous vous apprêtez à siroter un soda pour vous rafraîchir quand, tout à coup, votre pote vous alerte sur le risque d'avaler de l'urine de rats en buvant à même la canette. Que risque-t-on vraiment à boire une bière ou un Coca-Cola à même la canette ? On démêle le vrai du faux. 

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Buvez-vous du pipi de rat tous les jours sans même vous en rendre compte ?

Le stockage des canettes serait en jeu. Adobestock

On a tous un collègue qui descend les canettes aussi vite que Martin Fourcade descend les pistes de ski. Franchement, en voyant ça, on est à deux doigts de se demander si on peut être accro au Coca-Cola. Vous n’avez pas de collègue dans ce cas ? C’est que c’est vous, le collègue en question.

Ce n'est pas tant la consommation de soda ultra sucré que le contact direct des lèvres avec la canette qui pose problème à certains. D’après une rumeur qui date des années 2000, les canettes seraient recouvertes d’urine de rats. On a voulu savoir si ces légendes urbaines étaient fondées et, si oui, ce que l’on risquait à poser nos lèvres à même la canette contaminée.

Rats et soda : une histoire de colocation

Les canettes de soda sont stockées dans des entrepôts qui seraient d’immense colocation avec les rongeurs. C'est dans ce contexte que la légende prend vie : ces petits rats d’entrepôt urineraient sur les canettes. Et vous, sans vous douter de rien, vous buvez votre soda à même le goulot. Paf : d'après les rumeurs, vous risquez d’attraper une maladie et de tomber malade, au point d’en mourir. Voilà pour la légende. Mais, vous allez le voir, la réalité est légèrement moins anxiogène.

L'urine de rat est bien vectrice de maladie

L'urine de rats est vectrice d'une maladie. Adobestock

L'urine de rats est vectrice d'une maladie. Adobestock

Ce qui est vrai, c’est que l’urine de rat peut propager une maladie potentiellement mortelle : la leptospirose. Ces petits rongeurs des égouts sécrètent la bactérie responsable de la maladie dans leur urine. Des symptômes grippaux apparaissent (fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, frissons).

Bien qu’elle soit souvent bénigne pour l’homme, des complications peuvent parfois survenir. “ Elle peut cependant évoluer vers une atteinte rénale, hépatique, méningée ou pulmonaire” détaille l’Institut Pasteur.

Dans 5 à 20% des cas, elle peut même entraîner la mort. Le danger lié au contact prolongé avec de l’urine de rat est donc en partie validé, bien que le nombre de cas graves reste minoritaire.

Certaines régions sont-elles plus à risque que d'autres ?

A l'échelle mondiale, tous les pays ne sont pas égaux face au risque de contamination. Les inondations, la surpopulation, la mauvaise évacuation des déchets et la promiscuité avec les rongeurs favorisent la contamination.

En France métropolitaine, c’est en Nouvelle-Aquitaine que le taux d’incidence est le plus élevé avec 1,59 cas pour 100 000 habitants, juste devant la région PACA (1,58 cas/100 000). Les régions Bretagne et Pays de la Loire sont également parmi les plus concernées. Mais les régions d’Outre-Mer sont les plus durement touchées par cette maladie bactérienne. La polynésie Française compte 71 pour 100 000 habitants ; Mayotte près de 66 cas et et 32 cas pour 100 000 habitants en Guadeloupe.*

Peut-on attraper cette maladie en buvant un soda ?

Non, vous n'allez pas tomber malade en buvant à même la canette. Adobe

Non, vous n'allez pas tomber malade en buvant à même la canette. Adobe

En revanche, la première partie de la rumeur (à savoir “être contaminé en posant ses lèvres sur la canette le temps de boire une gorgée”) est beaucoup moins fondée. En France, environ 600 cas sont recensés chaque année. Est-ce que se sont les plus grands addicts aux sodas que la France connaît ? Absolument pas.

Et pour cause : le plus souvent, la contamination se fait à travers des lésions ou des muqueuses (l’œil, le plus souvent) lorsqu’on se baigne, qu’on fait du canyoning, du kayak et autres activités aquatiques qui nécessitent de rester longtemps immergé dans une eau infectée. Autrement dit : vous avez plus de risques d’être contaminé en faisant du kayak dans les gorges du Verdon cet été ou du canyoning en Ardèche qu’en buvant du Fanta ou une canette de bière. Nous occultons volontairement l'exposition dans un cadre professionnel (égoutiers, vétérinaires, acteurs du BTP, agriculteurs, éleveurs).

Comment éviter les risques de contamination pendant l’été ?

Hormis les vaccins à destination des personnes professionnellement exposées, certaines mesures préventives sont à appliquer pour éviter tout risque de contamination.

  • Si vous avez une plaie, même toute petite, ne vous baignez pas dans les lacs, fleuves et rivières.
  • Imaginez que vous êtes un mannequin et que les paparazzis vous épient : vous ne seriez pas à votre avantage en plongeant la tête dans l’eau. Alors évitez. En plus de rayonner sur vos prochaines photos de vacances, vous éviterez le contact avec les muqueuses (les gencives et les yeux, grosso modo).
  • La baignade dans ce canal, ce lac ou ce ruisseau est interdite ? Au-delà des dangers liés au courant ou aux lâchers de barrage, c’est peut-être parce que l’eau est impropre. Ne prenez pas de risque inutile et allez payer votre entrée à la piscine municipale comme tout le monde.

* chiffres de 2018 de infectiologie.com

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