On savait que la baguette tradition coûtait plus cher qu’une baguette standard. Mais désormais, le prix de ce produit augmente et ce peu importe le type de baguette. En effet, si en 2021, une baguette de 250g coûtait 0,66, elle coûtait 0,93 en juin 2022 d’après l’Insee. Mauvaise nouvelle : cette hausse des prix pourrait bien prendre encore de l’ampleur avant la fin de l’année.
Si vous ne le saviez pas, le prix d’une baguette dépend de plusieurs facteurs : 18% du prix correspond aux matières premières (eau, farine, sel, levure), les charges et salaires représentent 53% du prix et enfin les charges liées aux impôts, au transport et aux emballages constituent 11% du prix ; sans oublier d’inclure une part de bénéfice entre 5 à 7%.
Le problème ? Plusieurs facteurs sont à l’origine de l’augmentation des prix. La guerre en Ukraine, par exemple, a contribué à cette situation puisque le prix du blé a flambé, ce qui explique en partie l’augmentation de la baguette de pain. Mais ce n’est pas la seule raison, le coût des emballages est également à la hausse. Le simple fait de mettre votre baguette ou votre pain dans un sachet a son prix. Enfin, la crise énergétique ne fait également qu’accentuer cette situation déjà difficile puisque les boulangers utilisent quotidiennement des fours qui ont besoin de beaucoup d’énergie.
Face à tous ces critères, les boulangers se voient contraints d’augmenter le prix de leur pain. Malgré cette hausse des prix, une boulangerie fait exception à la règle et propose une baguette à 75 centimes, un choix de “solidarité avec la clientèle” d’après les propriétaires.
Une baguette qui met KO les prix
Malgré l’inflation, la boulangerie de Renaud située à Belleville-sur-Meuse propose la baguette la moins chère de France avec un prix de 75 centimes. Pourquoi un tel geste ? Les propriétaires expliquent au média “Le Parisien” que c’est un choix de “solidarité avec le clientèle”.
L’associé de Patrick Renaud gérant de l’établissement, Jean-Luc Marcoux a ainsi expliqué au média qu’avec la hausse de la farine, le professionnel a été contraint de faire passer la baguette de 50 à 75 centimes. Mais ce dernier affirme que malgré cette hausse, il peut toujours revendiquer vendre “la baguette la moins chère de France". Cette décision lui tient à cœur, il souligne ainsi : “Une large partie de notre clientèle vit aujourd’hui dans des conditions difficiles. Nous sommes à la campagne avec de nombreux retraités aux moyens limités. Nous souhaitons défendre une tradition de qualité, bien sûr. Mais surtout marquer à notre manière notre solidarité en pratiquant les prix les plus bas, et les plus justes”.
Un choix qui contraint le boulanger à pratiquer une marge de seulement 5 centimes, un chiffre "très faible, largement inférieur à celui des prédateurs de la grande distribution qui nous entourent, et veulent notre disparition" préciseJean-Luc Marcoux.
Malgré tout, face à cette décision, le boulanger souhaite également défendre sa profession et l'artisanat français si cher à ses yeux : “ Nous sommes passés de 40 000 dans les années 1970 à 28 000 et les prévisions les plus optimistes parlent de 10 000 boulangeries à terme en France. Nous sommes désormais la proie des discounters et des chaînes boulangères. Pourtant, on devrait comprendre que notre rôle dans les zones rurales est primordial”.