Depuis le 1er janvier, finis les fruits et légumes frais conditionnés dans des barquettes en plastique et surprotégés par des couches de plastique à tout-va. Du moins, en règle générale, car les végétaux de plus de 1,5 kilo et certains produits fragiles sont exemptés de cette mesure.
Les abricots, les pêches, les nectarines, les tomates à côtes, les champignons, les endives, les salades, les fruits rouges et les fruits mûrs à point ne sont pour le moment pas concernés. En effet, ils pourraient se dégrader beaucoup trop rapidement s'ils étaient vendues en vrac.
L'exception fait la règle
Cette démarche vise à limiter la production et l’utilisation de plastique à usage unique lorsque ce n’est pas nécessaire. Mais dans la pratique, vous l’avez lu, la liste des exceptions est tout de même longue. Beaucoup de fruits et légumes qu’on avait l’habitude d’acheter sous plastique... peuvent encore l’être. C’est le cas des mini-carottes que l’on achète pour l’apéro, de la barquette de champignons que l’on prend pour pimper notre raclette ou du sachet d’endives pour la tatin d’endives aux noix de ce soir.
L’idée est bonne mais, concrètement, cela ne changera pas grand chose aux habitudes des Français. Dans un premier temps du moins. Le sachet de jeunes pousses d’épinards ou la mâche prête à l’emploi nous attendra, comme chaque semaine, sur l’étal de notre supermarché. Pour le reste, l'impact est minime sur les habitudes du consommateur. Les industriels, eux, pâtissent davantage de cette règlementation qui les oblige à investir pour s'adapter.
Les consommateurs ont un rôle à jouer
Si cette mesure ne devrait pas trop bousculer nos habitudes, c'est aussi parce que l'on a le choix depuis bien longtemps d'opter pour les fruits et des légumes en vrac. Au lieu d'acheter votre kilo de pommes dans un sachet plastique, mettez-les dans un tote bag ou un sac en papier kraft. Il existe également des filets à légumes qui laissent passer l'air et n'étouffent pas le produit.
En ce qui concerne les produits sensibles qui ont peuvent encore être emballés dans des boîtes en plastique ou sous cellophane, une autre possibilité s'offre à vous : celle d'acheter local et de saison. Des fraises qui viennent de loin et traversent 3 pays pour arriver sur les étals auront évidemment besoin de protection. Une fraise cueilli chez le maraîcher d'en face hier n'en a pas besoin (et en plus, elle aura plus de goût). Plus les produits sont locaux, moins ils nécessitent d'emballage protecteur pour tenir le coup lors du transport... puisqu'on évite ainsi le transport.
Vers 100% de plastique recyclé en 2025 ?
Cette mesure réduisant l’utilisation du plastique jetable fait partie d’une loi anti-gaspillage pour une économie circulaire qui date de février 2020. Elle s’applique en plusieurs temps. Après les sacs en 2017, les couverts en plastique en 2020 et les bouteilles d’eau dans la restauration scolaire en 2021, c’est au tour des barquettes en plastique de disparaître. Et ce même si elles sont en plastique recyclé ou recyclable.
Cette mesure permettrait, à terme, de réduire l’usage du plastique dans notre quotidien. Objectif pour 2040 : la fin du plastique jetable à usage unique.
Pour rappel, le recyclage de 100% du plastique d’ici 2025 est un engagement du Président de la République et l’UE vise 100% d’emballages plastiques recyclables d’ici 2030. Pour l’instant, on est loin du compte. En France, seuls 29% du plastique est aujourd’hui recyclé. On fait un peu mauvaise figure face à nos voisins européens. A titre de comparaison, l’Allemagne affiche un taux de plastique recyclé de l’ordre de 1 sur 2, juste devant le Royaume-Uni qui atteint 46%.
La fin du plastique dans les emballages de fruits et légumes participe donc d’un projet global. C’est un pion dans un jeu d’échecs. Les consommateurs ont, eux aussi, leur rôle à jouer en triant les emballages, en essayant de réduire l’utilisation du plastique dans sa cuisine.
Sources :
Vie-publique.fr, ecologie.gouv.fr, legifrance.gouv.fr