Devant le rayon des conserves de poissons, la seule différence majeure qui vous saute aux yeux, c’est les différences de prix. Mais derrière ces prix se jouent des enjeux bien plus importants. L’organisation Belge Test Achats a comparé 28 boîtes de conserves de thon. Et le résultat est inquiétant : 5 sont pêchées en "zone fortement surpêchée" et 4 "dans des zones qui ont atteint leur maximum d’exploitation" pour reprendre les termes de l'organisation. Ce qui pourrait avoir pour conséquence, entre autres, la disparition de certaines espèces.
C’est quoi le problème du thon en boîte ?
Doit-on pour autant rayer de notre liste de courses les conserves de thon ? On peut se poser la question, surtout quand on connaît les problématiques liées à cet achat. En premier lieu, notons la surpêche pour 31% des stocks mondiaux de poisson, selon les chiffres de WWF.
Pour ne pas avoir à se priver de thon pendant les 30 prochaines années à cause d'un épuisement des ressources, la solution serait alors de se tourner vers la pêche durable. Mais ce n'est pas si simple. Quand on regarde de plus près une boîte de thon, on ne sait finalement que peu de choses sur l'origine de son contenu. En premier lieu, de quel thon s'agit-il lorsqu'il est écrit sur l'emballage "miettes de thon" et autres "thon au naturel" sans plus de précisions ? C'est tout bête mais sous ce terme générique se cache en réalité une quarantaine d'espèces dont certaines, comme le thon rouge, en voie de disparition. Si l'on ne sait pas quelle espèce a été pêchée, difficile de la consommer de façon raisonnable.
D'où vient ce thon ?
Au delà des espèces, il faudrait aussi - et avant tout- prêter une attention toute particulière à l'endroit où ce thon a été péché, ainsi qu'à la méthode employée, deux critères qu'il n'est aujourd'hui pas obligé de renseigner sur l'emballage. Pourtant, ces informations nous aident à choisir une boîte de thon issu de la pêche durable. Alors on fait quoi face à ce manque d'indications ?
Des labels pour nous aider à choisir
Fiez-vous au label MSC, un logo bleu avec un poisson, ou au label Friends of the sea, un logo rouge et blanc avec un bateau au centre. La première certification garantie 3 choses : que la pêcherie s'assure de la durabilité du stock de poissons, qu'elle respecte la vie marine et qu'elle gère efficacement sa production. Concrètement, ça veut dire que ni l'écosystème ni la vie des espèces présentes ne doivent être impactés.
Quant au second label, il vérifie que le poisson pêché n'est pas surexploité, que les fonds marins ne soient pas impactés et qu'il n'y ait aucune espèce menacée dans les prises accessoires (tout ce qui est pêché involontairement).
Autre conseil pour continuer d’acheter du poisson en boîte sans que ça vous pèse sur la conscience (et sur l’environnement) : variez les plaisirs. Ne misez pas toujours sur le thon. Certes, c’est une valeur sûre, mais vous trouverez aussi du maquereau nature, au vin blanc ou à la moutarde juste à côté, et vous n’avez qu’à tendre la main pour attraper une boîte de sardines. Allez aussi faire un tour au rayon poissonnerie. Vous y trouverez peut-être des promos sur des poissons frais, qui sait ? En variant votre consommation de poissons tout en étant attentif à leur origine, vous valoriserez la pêche durable.