Café moulu, café foutu ?
C’est la version la plus répandue. Car si, en quelques année, les dosettes ont envahi les rayons de nos supermarchés, la grande majorité du café consommé en France reste le café filtre.
Il faut dire que le café moulu est à la fois plutôt abordable et surtout très pratique et simple à utiliser : il suffit de verser le café dans le filtre et de laisser faire la machine. Problème, il est parfois considéré comme un café « standard » de moindre qualité. Halte aux idées reçues ! Comme l’explique Anne Caron, le café moulu peut être tout à fait recommandable, pour peu que l’on prenne quelques précautions. Et en premier lieu, le consommer rapidement. L’idéal est de le boire dans les 15 jours après qu’il ait été broyé.
En effet, un café moulu se dégrade plus vite qu’en grains car son ennemi numéro 1 est l’air. Or, lorsqu’il est broyé, le café offre plus de surface en contact avec l’air que sous forme de grain. Résultat, il se dégrade, s’oxyde et vieillit plus vite. On aura donc tout intérêt à le conserver dans une boîte bien hermétique, et surtout à l’abri de l’humidité et des odeurs. Evitez le réfrigérateur, où il risque de prendre l’humidité et de s’imprégner des autres aliments qu’il côtoie ! Il serait dommage que votre café prenne un goût de poireau ! Autre option, le congélateur où le café préservera mieux ses arômes.
Si vous achetez votre café déjà moulu (par exemple en grandes surfaces vérifiez la DDM (date de durabilité minimale) : « si elle est de 3 ans, c’est louche » explique Anne. Une DLC courte est gage d’une meilleure qualité.
Les avantages du café en grains
Anne Caron insiste, « le café est un produit frais ; et plus il est frais, meilleur il est ». Le café en grains fraîchement torréfiés serait donc le meilleur choix. L’idéal est de se rendre chez un torréfacteur et de discuter avec lui. Plus on obtient d’informations et de traçabilité sur un café, mieux c’est. Il saura vous conseiller sur l’origine, ses notes aromatiques, et se fera un plaisir de le moudre.
De l’importance de la mouture et du moulin à café
On peut également investir dans un moulin et broyer son même son café : rien de tel pour embaumer la cuisine ! Il existe désormais de nombreuses références et le choix ne cesse de s’élargir. Attention prévient Anne, à ne pas « martyriser » le café avec des lames qui vont le moudre de façon hétérogène et/ou le chauffer. Optez pour un modèle de qualité qui va pouvoir régler la finesse de la mouture. Car celle-ci sera différente selon que le mode de préparation du café : celui réalisé dans une cafetière à piston par exemple réclame une mouture assez grosse, tandis que la cafetière filtre demande une mouture fine.
En grains ou moulus, l’essentiel est donc de boire un café le plus frais possible. Mieux vaut en acheter moins, mais plus souvent.
Merci à Anne Caron (élue Meilleure Torréfactrice de France en 2017) – Café Caron