Beaucoup de rumeurs circulent quant à la composition du surimi. Certains adorent manger ces bâtonnets oranges dans une salade, d’autres les tremper dans du fromage à l’ail et aux fines herbes ou les mettre dans cette recette de rouleaux de printemps au surimi. Mais là n’est pas la question. Puisqu'on en consommait 73 000 tonnes en 2016, on s'est dit que ça pouvait être intéressant de savoir ce qu'il y avait exactement dedans. Suivez-nous, on vous révèle la liste des ingrédients. Spoiler : il n'y a pas de crabe.
Y a-t-il du poisson dans le surimi ?
Saviez-vous qu'à l’origine, le surimi était une invention japonaise faite de chair de poisson ? D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que cette préparation s’appelle surimi ; cela veut dire “poisson haché” en japonais.
Mais quand on regarde la composition de nos chers bâtonnet, on se demande où est passé ledit poisson. Dans un surimi, minimum 30% de chair de poisson et jusqu'à 50% pour certaines marques. Et les pourcentages restants ? De l'huile de colza pour amalgamer les ingrédients, de l’amidon de pommes de terre et de la fécule, du blanc d’œuf, du lait en poudre pour le moelleux, du sucre pour la conservation ou des arômes pour le goût de crabe. Au total, il y a entre 8 et 13 ingrédients pour faire des surimis.
Mais surtout, il y a beaucoup d’eau. Dans certains cas, il y a plus même plus d’eau que de chair de poisson. Le mieux, pour ne pas vous faire avoir, est de bien lire les étiquettes à l'arrière des emballages.
Mais le plus dérangeant, à en croire 60 millions de consommateurs, c’est la quantité de sel. Ils révèlent que “la quantité de sel oscille entre 1,5 et 1,8 g par 100 g, soit presque un tiers des apports journaliers recommandés”. Pour rappel, un excès de sel peut conduire à de sévères problèmes de santé, comme de l’hypertension ou un problème d’artères, entre autres.
Les bons points
Trop de sel, d'eau et parfois d'additifs, c'est vrai. Mais il y a aussi des points positifs à souligner. L’association de défense des consommateurs insiste sur le fait que les industriels ont fait des efforts pour réduire le nombre d’additifs dans leur préparation. Aujourd’hui, seul l’extrait de paprika (indispensable pour donner la couleur orange caractéristique du produit) subsiste dans les surimis de certaines marques. Pour d'autres, des efforts doivent encore être faits.
Non, il n'y a pas de crabe dans les bâtonnets de surimi, contrairement à ce que certains consommateurs pensent. Par contre, c'est bel et bien de la chair de poisson qui est utilisé, et non pas des restes broyés comme on l'imagine parfois. Jean-Michel Lerat, directeur du site traiteur de la mer chez Fleury Michon, s'exprimait au micro de Samedi à tout prix à ce sujet.
"Cette chair de poisson [...] a été préparée après avoir retiré la tête, les viscères, les arêtes et la queue du poisson et nous ne récupérons que la partie noble, c'est-à-dire la chair de poisson."
De la chair de poisson... mais de quels poissons ?
Hormis la composition, un autre problème est à soulever. Celui de l’origine des poissons utilisés. Là, il n’y a aucune indication sur l’espèce, la méthode de pêche ou la provenance. C’est parfois le flou. Pour y voir plus clair, on s’est à nouveau tourné vers l'enquête de 60 millions de consommateur.
Pour eux, “il s'agit de morceaux de poissons blancs pêchés en pleine mer, principalement le colin d’Alaska, le merlan bleu de l’Atlantique nord ou encore le merlu blanc provenant des côtes d’Argentine ou du Chili, voire d’espèces asiatiques".
Même son de cloche de la part du directeur du site traiteur de la mer chez Fleury Michon. Il détaille la composition de son produit dans l'émission Samedi à tout prix. Ses surimis contiennent "de la chair de poisson, issue de poissons sauvages, de 4 espèces différentes : [...] Le colin d'Alaska, le merlu blanc du Pacifique, le lieu noir et le cabillaud de l'Atlantique Nord-Est".
Sinon, si vous voulez vous régaler de poisson blanc en faisant attention à votre apport en sel, vous pouvez toujours cuisiner l'un de ces poissons de saison en mars.