On vous souhaite une aussi bonne surprise en faisant du rangement chez vous, mais c’est peu probable. Si la cave de l’Auberge du Pont de Collonges regorge de bouteilles d’exception, Maxime Valéry, le chef sommelier de l’établissement, ne s’attendait absolument pas à la découverte extraordinaire qu’il a faite : 18 bouteilles de champagne Ruinart, millésime 1926. Et l'adjectif extraordinaire n’est pas trop fort.
Les seules bouteilles au monde
Elles reposaient là depuis des années sans que personne ne le sache. Jusqu’à ce que Maxime Valéry retire la couche de poussière qui les recouvrait et réalise qu’il avait devant lui des bouteilles d’exception : du Champagne Ruinart, millésime 1926. Le chef sommelier de l’Auberge du Pont de Collonges n’a pas été démenti lorsque Frédéric Panaïotis, le chef des caves de la Maison Ruinart, a été mis au courant : personne ne soupçonnait qu’il en subsistait encore, ce sont à ce jour les plus vieilles bouteilles existantes de la célèbre maison.
C’est à ce titre que la plus grande partie de ce trésor est retournée en Champagne dans les caves de la Maison Ruinart, tandis que trois resteront à Collonges-au-Mont D’Or, dans les caves du restaurant. Une question demeure : comment ce champagne unique a-t-il atterri dans les caves du restaurant sans être inventorié ?
Des bouteilles intimement liées à Paul Bocuse
L’esprit de Paul Bocuse plane toujours sur son restaurant emblématique, et il transmet même de beaux cadeaux posthumes. Ces bouteilles de Ruinart lui appartenaient probablement à titre personnel, car l’année du millésime correspond à l’année de naissance du mythique chef, 1926. “Ça avait peut-être été acheté par son papa dans les années 30, pour la naissance, comme ça se faisait souvent, avance auprès de France 3 Vincent Leroux, directeur de l’Auberge du Pont de Collonges. Ou les bouteilles ont été offertes à Paul Bocuse pour un anniversaire. (...) C’est le mystère, c’est la magie Bocuse !”
Le chef sommelier de l’établissement a apporté un élément d’explication supplémentaire auprès de France 3 : “On pense que ce sont des bouteilles qui étaient à l’époque chez Monsieur Paul, dans sa villa, qu’il a ensuite transférées à l’auberge. Et de là, elles sont restées plusieurs décennies dans un coin.”
Vous vous demandez peut-être ce que vaut ce champagne vieux de près d’un siècle ? La dégustation d’une des bouteilles lors du passage au restaurant du chef des caves de la Maison Ruinart permet d’en avoir une idée : “On a vraiment adoré, assure Maxime Valéry à France 3. L’olfactif nous rappelle beaucoup des arômes de Cognac, de bois nobles, d’épices. Du fruit très mûr, du fruit sec. Et on a une bouche avec une très belle fraîcheur, une belle acidité qui était toujours en vie.” Merci Monsieur Paul !