Inaporc, la filière interprofessionnelle du porc français, parle d’une “crise historique”. Les éleveurs, eux, n’ont pas les mots. Certains envisagent même de tout abandonner. Derrière ce scénario catastrophe, il y a un chiffre : 440 000 000. C’est la somme perdue en 1 an par la filière porcine. Ce qui représente en moyenne 25 à 30 euros de perte par porc. En cause : la flambée des coûts des matières premières cumulée à la chute de la demande, et donc des prix de vente.
Des ventes à perte
Aujourd'hui, lorsque l'on prépare une recette de croque-monsieur, on ne paye pas notre jambon bien cher. Et pour cause. Dans un communiqué de presse, Inaporc explique la situation. « Le prix de base est actuellement de 1,248 euro/kg, ce qui correspond à un prix payé à l’éleveur de 1,40 euro/kg, alors qu’on estime que son coût de revient est de 1,69 euro/kg en janvier 2022 ». En d’autres termes, les éleveurs vendent à perte.
Coût des matières premières, approvisionnement chamboulé, baisse de la demande...
Les raisons de cette crise sont multiples. Elle s’explique d’abord par la hausse des prix des céréales qui servent à nourrir le bétail. Ces matières premières n’ont jamais atteint un tel prix en 8 ans. Si les coûts de production sont un handicap majeur, ils ne sont pas les seuls en cause.
Tout le système, jusque-là bien rôdé, de consommation et d’approvisionnement est chamboulé par le ralentissement de la demande chinoise d’une part et les conséquences de la peste porcine africaine en Allemagne d’autre part.
Pour soutenir toute la filière, des producteurs aux éleveurs, consommez local et préparez cette recette d'endives au jambon pour ce soir.