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"J'ai pleuré dans la chambre froide" : Nina Métayer, la meilleure pâtissière du monde, revient sur un parcours loin d'être facile

Si la cuisine est un monde très masculin, la boulangerie et la pâtisserie le sont tout autant. La meilleure pâtissière du monde 2023 et 2024 s’est livrée, pour Le Monde, sur ses débuts difficiles.

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Abaca

Qui a dit que les métiers de bouche étaient de tout repos. En plus de demander rigueur et professionnalisme, ils sont parfois machistes. Nina Métayer en a d’ailleurs fait les frais lors de son apprentissage en boulangerie. Elle revient sur cette période avec émotion.

Des débuts difficiles

La boulangerie est un domaine qui a très vite passionné Nina Métayer. Pourtant, son arrivée dans cet univers n‘a pas été de tout repos. Elle explique avoir “eu un peu de mal à trouver une place en apprentissage” parce qu’elle ne semblait pas correspondre “aux critères physiques que les employeurs avaient en tête”. Elle reconnaît avoir eu malgré tout de la chance : “Heureusement, j’ai été recrutée par un boulanger de La Rochelle qui n’était lui-même ni très grand ni très costaud. J’ai alors découvert la force de ce métier. En mélangeant de la farine, du sel et de l’eau, on donne vie à quelque chose que tout le monde peut manger, qui rassemble et donne beaucoup de bonheur.

Outre le côté physique, le fait qu’elle soit simplement une femme a été un gros obstacle tout au long de son apprentissage. Elle révèle d’ailleurs avoir eu “beaucoup de réflexions machistes”. “On m’a dit que je ne pourrais pas être femme, mère, et avoir une belle carrière de cheffe. On a voulu me poser des limites”, se rappelle-t-elle.


Pour couronner le tout, l'apprentissage demandait beaucoup de sacrifices, de temps, d’énergie. Les remises en question et le manque de motivation semblaient être monnaie courante. Nina Métayer raconte : “cela a été rude. Les exigences étaient terribles. Je me suis traînée plus bas que terre, j’ai pleuré dans la chambre froide parce que je me sentais nulle, à nouveau. J’y retournais malgré tout le lendemain, car je savais qu’il fallait en passer par là pour progresser.

Une belle revanche

Après avoir lutté et essuyé les critiques, la jeune femme talentueuse tappe dans l’œil d’un pâtissier qui lui donne sa chance. “J’ai réussi à être prise à l’école Ferrandi, puis à entrer en apprentissage au Meurice, un des grands palaces parisiens, explique-t-elle, Son chef d’alors, Camille Lesecq, m’a montré que la pâtisserie est magique et vivante, elle aussi. Que sublimer une petite pêche tout en respectant ses saveurs et sa texture, de façon à donner du plaisir est un art. Il m’a appris l’excellence, en montant la meringue 450 fois, jusqu’à atteindre la perfection.” Quelques années plus tard, la voilà élue Meilleure Pâtissière du Monde à deux reprises, à la tête de plusieurs pâtisseries, officiant sur Youtube et M6… On peut dire que celle qui a longtemps rêvé de surmonter ses “difficultés” survole aujourd’hui le monde de la pâtisserie.