Le camembert est un emblème de la gastronomie française. L’une de ses caractéristiques ? Sa boîte en bois qui le protège et lui donne ce charme authentique. Pourtant, cet emballage est menacé par une réglementation européenne à l’étude en ce moment même visant à interdire l’utilisation totale de bois et de matières non recyclables.
Les boîtes de camembert en péril ?
Cela ne vous aura pas échappé, les boîtes de camembert sont en bois. Problème : ce type d’emballage ne fait l’objet d’aucun recyclage. Et il n’est pas prévu de mettre en place une solution pour le faire, le volume que représente ce type d’emballage n’est pas assez significatif pour mettre en face une solution rentable. Hors comme le rapporte TF1, une réglementation européenne à l’étude a pour ambition d’interdire d’ici 2030 toute utilisation d’emballage non-recyclable : la boîte de camembert est donc directement menacée. Une perspective qui inquiète les acteurs de la filière : "On a beaucoup investi dans cet emballage, parce qu’on y croit. On considère réellement que c’est une bonne solution. Donc on attend que le gouvernement nous soutienne pour obtenir une exemption de cette réglementation. L’emballage léger en bois, aujourd’hui, c’est 2.000 emplois en France, et 45 entreprises qui seraient touchées", explique Claire Lacroix, PDG du Groupe Lacroix, l’un des acteurs principaux sur le marché de l’emballage en bois, au micro de TF1.
Plus qu’un simple emballage
La boîte en bois du camembert est bien plus qu'un simple emballage. Elle joue aussi un rôle essentiel dans la préservation de la qualité du fromage, notamment celui doté d’une appellation d’origine protégée. Cette matière permet de maintenir une humidité idéale et protège cette spécialité fromagère de possibles variations de température durant le stockage. L’emballage en bois aide également le camembert à ne pas s’affaisser pendant le transport. "On utilise 4 millions de boîtes par an. Le bois fait partie de l’affinage de plusieurs fromages AOP, pas juste du camembert. C’est un vrai besoin. Si l’Europe nous oblige à arrêter de l’utiliser, il faudra modifier le cahier des charges, ce qui prendrait au moins dix ans", précise David Aubrée, gérant de la fromagerie Réo auprès de TF1. Cette décision serait un véritable changement d’identité pour cette préparation typiquement française.