Il est probable que vous buviez votre vin rouge (beaucoup) trop chaud. Depuis des siècles, il est en effet coutume de chambrer le vin rouge. C’est-à-dire que, pour le déguster, on le sort de la cave où il est stocké (dont la température avoisine les 10-12°C) pour le mettre « en chambre », à une température plus adaptée au service.
Autrefois, les chambres n’étaient pas chauffées et dépassaient rarement les 18°C. Parfait, puisqu’un vin rouge doit être servi idéalement entre 15°C et 18°C (plutôt 15°C pour un vin tannique, plutôt 18°C pour un vin souple). Seulement, aujourd’hui, nos habitations sont plus chaudes et, dans une salle à manger bien remplie par quelques convives et des bons petits plats fumants, il fait plutôt 20°C, au bas mot : trop chaud pour le vin, donc.
Or, une température trop élevée fait ressortir l’alcool et l’acidité du vin. La parade : faites patienter vos bouteilles dans une pièce fraîche de la maison plutôt que dans la cuisine, à 20 centimètres du four allumé à pleine puissance… et faites confiance à vos sens. Si votre bouteille de rouge est à peine plus fraîche que vos paumes lorsque vos l’empoignez… faites baisser la température en la plongeant dans un seau d’eau fraîche.
Faut-il vraiment mettre le vin blanc au frigo ?
De la même façon, vous buvez peut-être vos vins blancs et rosés… Trop frais. Il est effectivement banal de placer le vin blanc et les rosés au réfrigérateur (où la température n’excède pas les 7-8°C) alors que leur température idéale de service se situe entre 10°C et 13°C.
Glacé, le vin blanc perd une bonne partie de ses arômes. C’est dommage si vous avez acheté une bonne bouteille. En revanche, info étonnante piochée dans Le petit livre du sommelier de Gwilherm de Cerval (fraîchement paru chez Marabout) : le froid peut être intéressant pour gommer d’éventuels défauts du vin (trop d’alcool, exubérance aromatique, etc.). Vous savez quoi faire si vous avez mis la main sur un mauvais numéro.