“C’est quelque chose qui est au cœur de la vie quotidienne des Français”, clame Bruno Cormerais. En effet, avec plus de 33 000 boulangeries et 6 milliards de baguettes vendues par an en France, il n’y a aucun doute, le pain fait incontestablement partie des trésors de notre patrimoine. Pour mettre en valeur ce savoir-faire français et sensibiliser le public, l’émission La Meilleure Boulangerie de France s’impose comme la vitrine idéale. Et ce n’est pas Jean-Baptiste Grangé qui dira le contraire
"Ça vaut toutes les pubs du monde !"
Le gagnant de l’édition 2023 a vu son quotidien bouleversé suite à sa victoire l’année dernière : “La quantité de travail, le nombre de clients : c’est incroyable ! L’impact et l’effet, on ne s’attend pas à ça. On est presque passé du simple au double. Avant, on avait déjà une forte activité, on était à 20/25 et aujourd’hui on est 40, on a presque doublé les effectifs. C’est fou ! Ça vaut toutes les pubs du monde !”.
S’il n’avait pas pensé à participer à l’émission, le destin en a décidé autrement. Quelques mois seulement après l’ouverture de sa boulangerie à Pau en 2021, il est contacté sur les réseaux sociaux pour participer à l’aventure de La Meilleure Boulangerie de France, avec Antoine Clément, son chef pâtissier. Habitué des concours, ce challenge ne lui a pas fait pas peur, bien au contraire : “On l’a très bien pris. On s’est organisé pour. Moi je l’ai préparé comme si c'était un concours international donc c’est vrai que le jour J, on a cartonné. On avait mis les bouchées doubles”. Un travail qui a payé. En effet, Noémie Honiat leur a attribué son coup de cœur dès la visite de la boutique.
"I y a de moins en moins de boutiques où tout est fait maison"
Mais si le duo était prêt à tout donner, la victoire n’était pas leur premier leitmotiv. “Très honnêtement, dès le départ cela ne nous a jamais traversé l’esprit de gagner. On l’a vraiment fait pour montrer au grand public qu’on accomplissait du bon travail". Le maître mot pour eux a toujours été de valoriser le “fait maison”. Ce savoir-faire, c’est LA spécialité de leur boulangerie et c’est une fierté de le mettre en avant : “Nous, notre concept, il est très clair, c’est de tout faire maison que ce soit la boulangerie, la pâtisserie et le snacking. Aujourd’hui, il y a de moins en moins de boutiques où tout est fait maison. C’est là où ce fait la différence. On veut avoir des produits qualitatifs et qui ne laissent pas l’ombre d'un doute sur leur origine. Moi, je suis un féru du fait maison. Ça me rend malade de voir toutes ces boutiques avec des produits surgelés”.
Au fil de la compétition, la place de premier se dessine doucement, l’idée germe… Pourquoi ne pas gagner ce concours ? : “ Même si on ne l’a pas fait pour ça, c’est lors de la finale qu’ on commence à se dire pourquoi pas !” Et quelle finale ! Cette dernière s’annonçait de taille : “Il faut savoir que les gens pensent que c’est truqué, qu' on a le sujet à l’avance. Mais la réalité est tout autre. Quand on vous dit, il y a deux heures, il y a vraiment deux heures. On aime pas faire des choses simples donc on s’était lancé dans des créations compliquées et deux heures ça passe hyper vite. Antoine qui découvrait l’univers des concours n'était vraiment pas bien. Il en a des souvenirs mouvementés, on va dire”.
Cerise sur le gâteau, Jean-Baptiste connaît très bien son adversaire, puisqu'il s'agit de son meilleur ami, de quoi lui ajouter une pression supplémentaire : “C’était très particulier car j’étais en finale contre mon meilleur ami avec qui j’avais remporté la Coupe de France et la Coupe d’Europe de Boulangerie. On était parti ensemble en train. On a passé la semaine ensemble et on s’est retrouvé en finale. Donc c’était une situation hyper compliquée”.
Finalement, les créations du binôme leur permettent de remporter la victoire. Une fierté, même si le boulanger avoue avoir tout de même eu une pensée pour son meilleur ami :"Moi je suis un gentil, je n’ai fait que de pleurer, j’étais désolé pour lui car on connaissait l’impact que ça allait avoir sur nos activités professionnelles. C’était plus cela qui me chagrinait. J'aurais préféré que ce soit quelqu’un que je ne connaisse pas. C’était le jeu ! Mais j’étais quand même très fier car c’est une émission qui nous tenait à cœur”.
"Faut le vivre vraiment"
Aujourd’hui, le boulanger compte ouvrir une deuxième boutique pas très loin de la première et aussi un salon de thé qui fera aussi glacier et chocolatier. Des projets qui nous mettent l’eau à la bouche. Un an presque, jour pour jour, après sa finale, Jean-Baptiste nous l'affirme : s’il devait refaire l’émission, il repartirait “100 fois” dans cette aventure boulangère. “Pour tout ce qu’elle apporte déjà humainement et professionnellement. Faut le vivre vraiment. C’est très bénéfique ! Il ne faut pas hésiter à y aller quand on est artisan car ce sont des métiers de passion ! Moi je trouve que cela est bénéfique à la profession et met en avant le métier. C’est la valorisation de la boulangerie artisanale”.
Boutique Grangé, 12 Rue Maréchal Foch, 64000 Pau