Le vol de fruits et légumes : une situation qui inquiète les agriculteurs
Depuis un an, les vols dans les champs connaissent un vrai bond. En cause ? La hausse des prix qui est directement liée à l’inflation. Les fruits et les légumes sont devenus tellement chers que certaines personnes n'hésitent pas à se servir directement chez les agriculteurs.
Des vols qui s’accumulent et qui représentent un vrai manque à gagner comme l’explique Romain Verriele, agriculteur et président du syndicat des Jeunes Agriculteurs des Flandres dans un reportage de TF1 : "Si on a un contrat avec un industriel et que le contrat n'est pas honoré en quantité, on peut se retrouver avec des pénalités. Donc, c'est quand même la double peine. On se fait voler, moins de marchandises à la vente, et on se retrouve à faire un chèque à un industriel parce que le contrat n'est pas honoré. Tout ça pour des voleurs".
La liste des agriculteurs victimes de vol est longue. Interrogé par RMC, Guillaume, agriculteur dans le Nord, explique avoir déjà pris les voleurs la main dans le sac : “Je surprends trois voitures dans mon champ en train de charger des potimarrons. Il y a un moment, quand tu retrouves des gens en train de remplir des sacs de 50 kilos sur ta parcelle alors que c’est privé, que c'est chez nous, ça fait mal”.
Même constat pour Clément, maraîcher dans l’Oise, qui affirme que cette tendance s’est amplifiée en 2023. Si les années précédentes, les vols de légumes comme les courges ou les poireaux lui coûtaient environ 500 euros, aujourd'hui cette somme est bien plus importante : "Cette année, les 500 euros, on les a déjà largement dépassés. Je pense qu’on va plutôt se rapprocher voire dépasser les 1.000 euros”, assure-t-il.
Comment les agriculteurs réagissent ?
Face à cette situation qui ne cesse de prendre de l’ampleur, les agriculteurs se retrouvent un peu démunis :"On ne peut pas être là tous les jours, toute l’année, tous les week-ends pour surveiller nos légumes. Ça arrive régulièrement dans le métier, moi ça m’est déjà arrivé quatre fois, pas toujours sur les légumes. C’est parfois le matériel ou les véhicules qui les intéressent. Mais là, c’est la première fois sur un tel volume", explique Simon Prevost, maraîcher à Nantes, sur RMC ce mardi matin.
Les agriculteurs tentent de trouver des solutions pour venir à bout de ce problème. Ils organisent ainsi des surveillances et mettent en place des caméras ou pancartes dans l'espoir de dissuader les voleurs.
Face à ce constat, Luc Smessaert, . le vice-président de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) , en appelle au civisme : “Je comprends qu’il y ait des problèmes sur l’inflation alimentaire, mais il faut respecter et il faut surtout soutenir les agriculteurs”.