Les campagnes qui nous enjoignent à manger de saison et local vont bon train. Et ce n'est pas l'envie qui nous manque, mais la disponibilité. Si l'on ne peut pas tout acheter localement, beaucoup de produits sont en théorie cultivés en France. Tant mieux : cela permet d'avoir des fruits et légumes cueillis à maturité, donc avec beaucoup plus de saveurs. Et comme ça, les aliments arrivent plus vite dans notre assiette et gardent donc plus de nutriments. C'est tout bénéf' pour nous ! Alors pourquoi s'en priver ?
Sur les étiquettes, des dénominations parfois trompeuses...
Lorsqu'on voit des cagettes de fruits ou légumes affichés à des prix abordables et cultivés en France, on se jette sur l'occasion pour profiter de leurs bienfaits. Mais parfois, alors qu'on pense acheter un produit fabriqué en France, on se retrouve avec un aliment qui a vu le jour bien plus loin que ce qu'on imagine. Les étiquettes manquent de clarté, et nombreux sont les consommateurs à se faire avoir. Tenez, il n'y a qu'à prendre l'exemple du saumon Atlantique. Saviez-vous qu'il n'était pas du tout pêché dans ces zones-là ?
Quand on se renseigne un peu pour bien choisir son saumon fumé, on découvre que la mention "saumon d'Atlantique" correspond en réalité à une espèce de poisson ; pas à une zone géographique de pêche. Si vous tombez des nues, attendez un peu de lire la suite. Car le saumon fumé n'est pas le seul produit concerné par ces mentions qui peuvent porter à confusion.
Le melon charentais peut être produit dans le monde entier
Produit estival par excellence, le melon est sur toutes les tables de juin à fin septembre. Tout le monde ne sait pas comment choisir un melon, alors chacun y va de sa petite méthode plus ou moins fiable. Certains sentent leur melon pour le choisir, d'autres le tâtonnent ou le sous-pèsent.
A chaque fois, on croise les doigts pour qu'il soit bien juteux et sucré car, avouons-le, on n'est pas ultra confiant sur la fiabilité de ces techniques de sélection. Mais ce qui nous rassure, c'est qu'il s'agisse de melons français. Et à ce prix défiant toute concurrence, on fait une sacrée affaire ! Oui... mais non. En réalité, il y a de grandes chances pour que votre melon ne soit pas français. On vous explique.
On voit souvent écrit "melon charentais" sur les pancartes des supermarchés. Comme avec le saumon, l'indication "charentais" ne désigne pas la région de production. C'est une appellation de vente. Le melon "charentais" ne bénéficie pas d'une appellation contrôlée ou d'une indication géographique protégée. Tout le monde peut donc utiliser cette dénomination pour définir sa récolte de melon. En gros, votre melon charentais a des chances de venir d'Espagne ou du Maroc, deux gros pays producteurs de melon.
Comment savoir si mon melon est français ?
Pour être certain d'acheter un melon français, il faut donc regarder l'origine de production du fruit ; pas sa dénomination sur l'écriteau. Vous pouvez aussi vous fier à certains labels, comme l'IGP dont on parlait juste avant. Certains melons français ont reçu cette distinction.
Vous pouvez acheter du melon du Haut-Poitou, du Quercy ou de Guadeloupe. Le melon de Cavaillon est aussi produit en France, bien qu'il n'ait pas reçu de label géographique pour le moment. Qu'il soit français ou venu de l'étranger, votre melon doit se manger rapidement une fois entamé. Vous n'avez plus faim ? C'est difficile de conserver un melon entamé ; le mieux est de le tailler en cubes et de mettre ces dés de melon dans une boîte hermétique.