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Risque-t-on de manquer de miels dans les prochains mois ?

Mauvaise nouvelle pour les apiculteurs : cette année, la récolte de miel a été moins fructueuse qu'attendue dans certaines régions. Le coupable est tout trouvé : la canicule. Mais dans d'autres, le constat n'est pas si alarmant. Comme les récoltes de miels ont été hétéroclites, on vous dit quelles sont les régions et les types de miels que vous allez plus facilement trouver cette année en rayon et lesquels risquent de manquer dans les prochains mois.

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Risque-t-on de manquer de miels dans les prochains mois ?

Les récoltes de miels sont très hétéroclites en 2022. Adobestock

Sur le banc des accusés siège le réchauffement climatique. Du côté des victimes, on aperçoit les apiculteurs et leur récolte de miels pour le moins hétéroclite. Comme on s'y attendait dès cet été, la récolte de miels 2022 ne sera pas aussi fructueuse que ce que les apiculteurs espéraient. Elle devrait osciller entre 12 000 et 14 000 tonnes. Face à ces chiffres décevants, l'Union National de l'Apiculture française (Unaf) pointe du doigt le manque d'eau et les fortes chaleurs qu'on a connues cet été.

Après une année 2021 particulièrement catastrophique, où la récolte ne dépassait pas les 9 000 tonnes, les apiculteurs espéraient sortir la tête de l'eau cette année. Objectif à demi-atteint, avec des résultats disparates selon les régions et les cultures.

La canicule, la cause direct des faibles récoltes

Depuis début août, on savait le miel grandement menacée par les canicules à répétition. Aujourd'hui, cette crainte est confirmée pour certains apiculteurs. Cet été, la quasi-majorité des départements était en alerte sécheresse (93 départements métropolitains sur 96 étaient placés en alerte sécheresse). Le manque d'eau a eu des conséquences sur de nombreuses cultures, et le miel n'a pas été épargné.

D'une part, les fleurs et arbres fruitiers n'ont plus de réserves d'eau dans lesquelles puiser pour s'hydrater. De l'autre, les agriculteurs étaient soumis à des restrictions concernant la quantité d'eau utilisée pour l'irrigation. Et ça, ça a un impact direct sur le miel puisque, sans lavande, fleurs ou châtaigniers, pas de pollen. Sans pollen, pas de pollinisation et pas de miel. La conséquence se constate aujourd'hui.

Les abeilles sont malines et se sont bien rendues compte qu'elles ne réussissaient pas à subvenir aux besoins alimentaires des larves. Par manque de ressources, elles se sont moins reproduites. Impossible de produire autant ou plus de miels que les années précédentes avec moins d'abeilles.

Soulignons également que le pollen est sensible aux fortes chaleurs. Exposé pendant plusieurs semaines à des températures excédent les 40°C, il peut brûler. Ce facteur influence inévitablement la quantité de miels récoltée pour l'année 2022. Pour autant, le constat n'est pas le même pour tous les apiculteurs.

Des récoltes en dent de scie selon les régions

Ce qui est surprenant dans le constat que dresse l'Unaf, c'est que tous les apiculteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Alors que certains désespèrent face à leurs faibles récoltes, d'autres ont fait une très bonne année.

  • Les miels de thym, de romarin, de lavande et de sapin seront difficiles à trouver

Cela dépend évidemment de la région dans laquelle sont implantées les ruches. Dans les Landes, avec les gelées tardives suivies des feux de forêt de cet été, impossible d'avoir des miellées, souligne Le Parisien dans un article écrit avec les infos de l'AFP.

N'espérez pas acheter du miel d'acacia de cette région, les floraisons sont "inexistantes" d'après le communiqué de presse de l'Unaf. Et ce n'est pas tout. «Les régions du sud de la Loire sont celles qui ont le plus souffert du changement climatique» regrette le représentant des apiculteurs. Le miel de lavande du Sud-Est risque également de manquer sur les étals, la récolte ayant été «plus que décevante».

Quant aux récoltes de thym et de romarin, qui font de très bons miels, elles ont été « plus que médiocres » d'après l'Unaf. Même son de cloche pour les miels de montagne où la récolte est globalement mauvaise. Vous adorez le miel de sapin des Vosges ? Là-encore, le constat n'est pas au beau fixe.

  • Les miels d'acacia ne manqueront pas à l'appel

Les récoltes de mielsont bonnes en Bourgogne et dans le bassin parisien.

Les plantes qui résistent bien au climat plus extrêmes, comme le sainfoin ou la luzerne, ont résisté face aux fortes chaleurs. Elles ont permis à certains apiculteurs de faire de belles récoltes.

Les récoltes devraient donc être supérieures aux quantités de 2021 mais bien inférieures à celles de 2020. Au-delà des quantités, c'est le goût du miel qui risque aussi de changer cette année.

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