Qui un bout de fromage, qui un yaourt périmé depuis trop longtemps ou des carottes moisies : les Français sont plutôt mauvais élèves en matière de gaspillage alimentaire. En 2021, on a jeté 10 millions de tonnes de produits*, ce qui équivaut à 30 kg de déchets par an et par personne. Pour parler finances, ça correspondrait à 16 milliards d’euros. Pour vous aider à réduire ce chiffre, voici 5 conseils pour cuisiner zéro déchet.
Le gaspillage alimentaire : un fléau écologique
Au-delà de jeter l’argent par les fenêtres, ce gaspillage n’est pas qu’alimentaire : il utilise inutilement des ressources et pollue pour rien. Et pas qu’un peu : c’est la 3e source mondiale d’émission de carbone. Production, transformation, distribution, commercialisation, traitement des déchets : à chaque étape, on jette.
Le scientifique Diego Garcia-Vega s’est exprimé au micro de Brut. Ses propos ont été repris par Franceinfo. « Nous jetons 40 % de la nourriture que nous produisons, ce qui représente un impact et une consommation de ressources naturelles considérable, pour rien. C’est comme si recouvrait toute la Russie de cultures et qu’au lieu de les consommer, on les jette. »
Moins gaspiller, c’est plus facile à dire qu’à faire. Alors que les changements climatiques sont au cœur des enjeux actuels, le gouvernement espagnol a décidé de prendre les choses en main. Pour réduire cette pratique et sensibiliser, l’Espagne souhaite prendre des mesures radicales : faire payer des amendes pouvant aller jusqu’à 60 000 euros. L’idée, à terme, est de limiter le gaspillage alimentaire.
Que prévoit la loi ?
De l’autre côté des Pyrénées, la situation n’est pas meilleure qu’en France. Là-bas, c’est 1,36 million de tonnes de denrées alimentaires qui est jeté chaque année. Pour éclaircir ce constat un peu sombre, un projet de loi a été proposé le 7 juin.
Les restaurants et supermarchés devront publier la quantité de nourriture jetée, mais pas seulement. Le gouvernement souhaite encourager les partenariats des industries agro-alimentaires ou professionnels de la restauration avec des banques alimentaires afin de leur distribuer les invendus encore consommables. Du côté des industriels, ils devront anticiper leur production pour limiter les pertes et, le cas échéant, essayer de les revaloriser.
Mais le plus gros changement concerne le gaspillage au restaurant. Les restaurateurs auront l’obligation de proposer gratuitement des doggy bags à leurs clients s’ils n’ont pas fini leur assiette. Une pratique adoptée en juillet 2021 en France et qui est aujourd’hui monnaie courante.
Si les restaurateurs et gérants de supermarché ne respectent pas la loi, ils pourront écoper d’une amende allant de 2 000 à 60 000 euros. Les particuliers ne seraient donc pas concernés par ces pénalités, bien qu’un Espagnol jette en moyenne 31kg d’aliments chaque année. Enfin, tout ça, c’est dans l’hypothèse où le projet de loi serait adopté par le parlement. En cas d’accord, le projet de loi devrait entrer en vigueur au début de l’année 2023.
Avec cet engagement, l’Espagne s’engage un peu plus contre le gaspillage alimentaire, véritable fer de lance de l’Union européenne qui vise une réduction de 50% des déchets alimentaires d’ici 2030.
Où en est-on en France ?
L’écologie est un sujet central de ces dernières années. A cela s’ajoute le dernier rapport du GIEC qui dresse un constat alarmant quant au changement climatique. Or, on l’a dit, le gaspillage alimentaire y est pour beaucoup. Pour limiter son impact sur l’environnement, la France a su prendre quelques mesures depuis 6 ans.
Depuis 2016, les magasins alimentaires de plus de 400 m2 doivent mettre en place un partenariat avec des associations pour leur donner leurs invendues alimentaires encore consommables. Ces mêmes magasins n’ont pas le droit de rendre ces denrées impropres à la consommation. Les entreprises doivent s’engager à valoriser les produits ; que ce soit par des dons, de la transformation ou pour l’alimentation animale.
La loi Egalim oblige les industries agroalimentaires à s’organiser en amont pour limiter les déchets alimentaires ou les revaloriser le cas échéant. C’est dans le cadre de cette loi que les restaurants doivent depuis 1 an maintenant proposer à leurs clients d’emporter leurs restes chez eux. C’est ce que l’on appelle les doggy bags.
A la maison, des bonnes pratiques doivent être adoptées, à commencer par bien ranger votre frigo pour réduire le gaspillage.
* d'après écologies.gouv.fr.