Cette idée reçue a épargné plus d’un parent d’une crise de larmes en permettant de ramasser le goûter tombé par terre. Car, selon la croyance populaire, si l’aliment est resté en contact avec le sol moins de 5 secondes, il est encore propre à la consommation, sans risque pour notre santé.
C'est donc machinalement que l'on ramasse ce biscuit, que l'on souffle un peu dessus et qu'on l’examine. A l’oeil nu, il n’y a rien à signaler. Alors on croque dedans comme si de rien n’était...
Mais cette règle des 5 secondes est-elle vraiment prouvée ?
La pastèque : plus à risque qu'un bonbon ?
Ne faisons pas durer le suspens plus longtemps. Le plus sage, au grand regret de notre gourmandise, serait de ne plus manger la nourriture tombée à terre, comme l’explique cette étude Américaine parue en 2016. Selon les chercheurs, la rapidité et l’intensité de la contamination bactérienne dépend de la nature de l’aliment (s’il est humide, spongieux, sec, plat ou cabossé, etc.), du type de surface sur laquelle il est tombé et du temps de contact avec cette surface.
Concrètement, une pastèque ou une tartine beurrée (tombée du côté tartinée, comme toujours) sera bien plus contaminée qu’un bonbon en gélatine. La raison ? Son taux d’humidité très élevé et sa surface plane favorisent la contamination par des bactéries qui, rappelons-le, se déplacent justement grâce à l’humidité. Et ce n’est pas tout.
Vive les moquettes, gare au carrelage !
On y apprend également qu’un aliment est plus susceptible d’être contaminé s’il tombe sur du carrelage ou de l’acier inoxydable. Le bonbon a atterrit sur le tapis ? C'est moins grave, car grâce à ses fibres absorbantes, les tapis transmettent moins de 0,5% des bactéries. Surprenant, mais vrai. Et sur un plancher en bois ? Les résultats sont variables.
Le combo pastèque (ou concombre ou tout aliment très humide) et carrelage assure une contamination bactérienne en moins d’une seconde. On est donc bien loin de l'idée reçue des 5 secondes d'inocuité. “La bactérie peut contaminer l’aliment instantanément” insiste Donald W.Schaffner, l’un des chercheurs de l’étude.
Une contamination rapide donc, mais aussi exponentielle. Plus l’aliment reste en contact, plus la concentration bactérienne augmente, comme l’expliquent les chercheurs "Des temps de contact plus longs avec les aliments entraînaient généralement le transfert de plus de bactéries”.
Maintenant, preuves scientifiques à l’appui, on saura quoi faire lorsque notre petit-déjeuner tombera sous la table.