Peut-être que vous faites partie des 30% de femmes en âge de procréer qui ne veulent pas d'enfant (Ifop pour le magazine Elle).
Peut-être que vous voulez adopter.
Ou bien vous voulez concevoir votre enfant et le porter pendant 9 mois.
Et c'est là que ça se complique. D'après une récente étude publiée dans la revue Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica, l'une de nos pratiques courantes mettrait à mal notre fertilité, tant pour les hommes que pour les femmes.
Non, l'alcool c'est pas cool
Les Français ne sont pas les plus alcooliques d'Europe. Il n'empêche que l'on recense 2,5 millions de personnes avec une consommation d'alcool à risque rien qu'en France (source Vidal). On savait que la consommation d'alcool augmentait les risques de cancer et de maladies hépatiques, neurologiques et cardiovasculaires. Comme si tous ces effets néfastes ne suffisaient pas, on apprend aujourd'hui que boire de l'alcool chaque jour pourrait avoir des conséquences désastreuses sur notre système de reproduction et pourrait affaiblir notre fertilité.
«De nombreuses femmes qui suivent un traitement de fertilité font des choix de vie potentiellement préjudiciables qui peuvent réduire leurs chances de tomber enceinte, déclarent les auteurs de l'étude, notamment la consommation d'alcool»
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont étudié 14 articles concernant le lien entre consommation d'alcool et fertilité qui portaient sur près de 27 000 femmes et hommes qui suivaient un traitement par FIV. D'après les résultats, la probabilité que les femmes qui ont vécu une Fécondation In Vitro tombent enceinte est 7% moins grande si elles consomment 84g d'alcool (80cL) ou plus par semaine.
Même constat du côté des hommes. Ceux qui boivent au moins une boisson alcoolisée par jour ont 9% de chances de moins de devenir papa. Là, ce n'est pas le taux de grossesse qui est en jeu, mais le taux de "naissances vivantes" d'après l'étude relayée par le média Independant.
L'alcool augmente le stress oxydatif et altère la qualité des spermatozoïdes
Les chercheurs avancent quelques hypothèses quant au lien de cause à effets chez les hommes. La consommation d'alcool pourrait réduire la quantité et la qualité des spermatozoïdes. Ils sont moins nombreux, plus petits et moins mobiles, peut-on lire sur Slate. Les chances de féconder un ovule seraient alors limitées.
Pour les femmes, une autre théorie est soulevée par Yufeng Li, docteur et co-auteur de l'étude. «Dans le processus du métabolisme de l'alcool, des dérivés réactifs de l'oxygène peuvent se former». Présents en trop grande quantité, ils augmenteraient le risque de «stress oxydatif, qui est considéré comme un facteur contribuant à l'endométriose, au syndrome des ovaires polykystiques, ou encore à l'infertilité inexpliquée.»
Si vous désirez un enfant, le mieux reste donc de stopper totalement votre consommation d'alcool pour mettre toutes les chances de votre côté. Et si vous ou votre partenaire tombez enceinte, ne croyez pas toutes les idées reçues autour de l'alimentation pendant la grossesse, à commencer par l'idée selon laquelle il faut manger deux fois plus. C'est faux.