Depuis des décennies, on accuse le gras de tous les maux. Il provoquerait des maladies cardiovasculaires et serait le coupable numéro 1 dans l’épidémie de surpoids et d’obésité qui fait rage dans nos sociétés.
Des études manipulées
Il va falloir effacer l’ardoise. Publié en 2016, un article retentissant du New York Times apprend que, dès les années 1960, l’industrie du sucre a payé des scientifiques pour qu'ils sous-estiment le lien entre sucre et maladies cardiovasculaires et fassent plutôt porter le chapeau au gras saturé. Un groupe commercial appelé Sugar Research Foundation (la Sugar Association aujourd’hui) « a versé à trois scientifiques de Harvard l’équivalent d’environ 50 000 dollars d’aujourd’hui pour qu’ils publient en 1967 une synthèse de toutes les recherches sur le sucre, les graisses et les maladies cardiaques », détaille le New York Times.
Depuis, plusieurs études ont prouvé que - si on les consomme de façon sensée - il n’y a en réalité pas de lien entre les acides gras saturés et les maladies cardiovasculaires.
Le gras ne rend pas gros
Il est tentant de le penser mais le gras ne rend pas gros non plus. TOUS les nutriments ingérés en excès finissent stockés sous forme de triglycérides, principaux constituants des graisses corporelles : les graisses mais aussi les sucres, l’alcool…, rappelle, dans de nombreux écrits, le professeur Philippe Legrand (laboratoire Biochimie nutrition humaine à l’Agrocampus de Rennes). Cessons de vouloir les éliminer de nos assiettes, les graisses « doivent constituer 35 à 40% de nos apports caloriques à l’âge adulte », détaille le spécialiste.
Les lipides jouent en effet un rôle essentiel dans le bon fonctionnement du corps : ils ont un rôle majeur comme source d’énergie. On a aussi besoin d’eux pour transporter les vitamines liposolubles (A, D, E et K). Ils sont des composants majeurs des membranes de nos cellules et ils sont indispensables pour réguler les hormones.
Pour rappel, on trouve des lipides à la fois dans les produits animaux (viandes, poissons, œufs et produits laitiers) et dans les produits végétaux (huiles, graines et fruits oléagineux).