“C'est mieux quand c'est chez les autres” : Norbert Tarayre explique pourquoi il a renoncé à la course aux étoiles Michelin

Norbert Tarayre est sous le feu des projecteurs depuis que celui-ci a repris les rênes du restaurant 19.20 de l’Hôtel Princes de Galles. “Un établissement 5 étoiles” dans lequel le chef veut apporter sa touche de simplicité. Dans une interview accordée à Voici, celui-ci s’est livré à ce sujet. “On m'a demandé moi Chef bistronomique de la banlieue parisienne de venir ici. D'intégrer des œufs mayonnaise, des poireaux vinaigrette, de la carotte râpée... Et aussi la star du Prince de Galles, le homard [...] C'est ce que j'aime faire”, a-t-il expliqué. Loin de la course aux étoiles Michelin, Norbert Tarayre veut d’abord régaler les papilles de ses convives.

"Arrêtons d'avoir des préjugés”, clame Norbert Tarayre. Malgré les mauvaises langues qui pensent que son arrivée à la tête du palace est un simple coup marketing, l’ancien juré de la Meilleure Boulangerie s’investit sans compter dans son nouveau projet et veut partager sa passion au plus grand nombre. “Je suis reconnaissant que le public ait pu me mettre ici et j'aime pouvoir leur proposer une soirée, un déjeuner dans un fabuleux lieu à 49 euros. J'ai fait tout l'inverse de ce que proposent les normes françaises. Je fais tout ce que je veux et je dis aux gens : soyons libre", déclare-t-il. Libre, notamment, de ne pas avoir les mêmes objectifs que ses confrères.

"Je me suis dit que je ne voulais plus d'étoiles”, a confié à Voici l’ancien candidat de Top Chef. Le décès brutal de Bernard Loiseau, avec qui il a pu travailler il y a quelques années, là beaucoup marqué. “J'adore le Guide Michelin, Gault & Millau, le Guide du Routard, Lonely Planet. Mais moi qui suis sensible comme Benoît Violier ou Bernard Loiseau [...] Ils se mettent des pressions énormes, mais moi, je me suis dit : 'Oh la la, j'ai envie de voir mes gosses grandir”, détaille-t-il. Malgré ce choix, Norbert Tarayre n’hésite pas à se réjouir pour la réussite de ses confrères. “L'étoile Michelin, c'est un peu comme les enfants, c'est mieux quand c'est chez les autres”, s’exclame-t-il. Toutefois, le chef se considère comme “une locomotive très sensible, un grain de sable entre la roue et le rail [qui] peu[t] dévisser” à tout moment. “Mes étoiles, ce sont mes clients. [...] Je vais rester à ma place, la bistronomie, c'est très bien", conclut-il fièrement. Un domaine qui lui va comme un gant.