L’Épuisette, un restaurant étoilé situé dans le pittoresque quartier du Vallon des Auffes à Marseille, se retrouve dans une situation alarmante. Et pour cause… Installé depuis 1976 dans ce lieu emblématique de la ville, le gérant pourrait être amené à quitter les lieux au 1er janvier 2025. En cause ? La perte de son autorisation d’occupation temporaire. Depuis la mise en place d’une nouvelle législation européenne en 2017, cette dernière ne dure maintenant que cinq ans.
Pourquoi ce restaurant étoilé est susceptible de fermer dans les prochains mois ?
Et récemment, cette autorisation d’occupation a été remise en jeu à travers un appel d’offres et le dossier envoyé par les équipes de l’Épuisette n’a pas remporté la procédure. Le restaurant porté par le talent culinaire du chef Guillaume Sourrieu va donc devoir fermer ses portes prochainement au profit d’une autre cheffe étoilée, Coline Faulquier, finaliste de Top Chef en 2016, adossée au groupe The Social Club. “Nous avions averti le gérant de L'Épuisette de l'arrivée de cette échéance depuis maintenant bien deux ans. Cette mise en concurrence respecte la loi et nous serions coupables de ne pas le faire”, a expliqué Didier Réault, vice-président de la Métropole, auprès de BFMTV. Le gérant de l’Epuisette a une vision différente de la situation. “La ville a largement profité [de notre renommée], en disant que L’Épuisette est une institution. J’ai reçu des maires, des ministres et le président de la République. On met tout ça de côté ?”, a-t-il lancé auprès de nos confrères de France Bleu. Auprès de BFM, il a fait part de sa totale incompréhension face à la perte de l’appel d’offre : "Où avons-nous pêché ? Qu'est-ce qu'on a fait ? Qu'est-ce qui mérite que l'on soit traité comme ça ?", a-t-il déploré.
Quelle réponse la métropole apporte-t-elle au gérant du restaurant ?
Face à cette crise, la Métropole a tenté d'apporter des clarifications concernant sa décision. Elle a souligné que la perte de la concession n'était pas une question de qualité, mais plutôt à un concours de circonstances. "Les AOT ce n’est pas, ce n’est plus open bar. La Métropole respecte la loi. Tout le monde a été prévenu dans les temps, au printemps dernier. Tout le monde, dont L'Épuisette a candidaté, c’est un autre qui a gagné, c’est le jeu de la concurrence", a déclaré Didier Réault. Dans un communiqué diffusé hier, la direction de l’Epuisette a réitéré son indignation et demandé plus de transparence sur le processus qui a mené à la perte de sa concession. “La décision abrupte de la métropole aura comme conséquence immédiate de faire perdre à Marseille l’un de ses lieux étoilés. En l’absence de réponse officielle à nos questionnements, nous nous interrogeons sur la prétendue nécessité et sur le déroulement de la mise en concurrence lancée cette année pour la mise en place d’une véritable concession d’exploitation d’un restaurant gastronomique créé grâce à nos efforts et initiatives”, est-il notamment écrit.